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Critique de tynn


Prévert en a fait un poème.
Sorj Chalandon, un roman d'une grande intensité dramatique.

Les maisons de correction (ou de redressement) furent créées au 19e siècle dans le but d'instruire les mineurs, délinquants ou isolés, vers des comportements sociaux adéquats. Ces établissements sont restés longtemps un modèle de châtiments et d'incarcération, le creuset d'une « éducation » à la trique, faite de brimades et de violence.

En 1934, la mutinerie des enfermés de la colonie pénitentiaire de Belle-île-en-mer conduira à une véritable chasse à l'homme tarifée pour retrouver les évadés, policiers, population et touristes mêlés.

Ce contexte historique s'illustre ici en images radicales par la plume puissante de l'auteur, sans concession pour décrire les violences de l'administration et le quotidien misérable des enfants. C'est de l'art brut narratif. Aucun artifice littéraire pour émouvoir ou attendrir. Il faut y passer comme on dit, avec la gêne du voyeur devant tant de scandaleuses injustices et de déni de protection.
L'auteur maîtrise parfaitement son sujet en crédibilité et narration et sait épargner le lecteur éreinté dans la capacité de trouver amitié, fraternité, liberté ou rédemption.

L'occasion également de comprendre ce qu'était la mentalité française de l'entre-deux guerres, ses mouvements politiques fascistes, les avortements clandestins, les bruits de bottes aux frontières et la vie de labeur et de camaraderie des marins pêcheurs.
Un beau roman de vie et de rage, aux personnages incarnés d'humanité.
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