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Critique de SabiSab28


Une fois n'est pas coutume, Sorj Chalandon s'inspire d'un fait tristement célèbre pour bâtir un roman humaniste.

Belle-île, bagne pour enfant : en 1932, une révolte a lieu et les enfants tentent de s'échapper. Issue illusoire lorsqu'on vit dans un île avec des habitants aussi inhumains que les géôliers.
Et pourtant, un enfant ne sera jamais retrouvé. Comment ?
C'est toute l'imagination de Chalandon qui se met au service de ce jeune homme dont la soif de liberté le fera réussir dans son évasion.

Peut-on imaginer qu'un jour ce petit lieu authentique et paradisiaque qu'est Belle-île a pu servir de bagne pour les enfants orphelins, paumés et en perte de repère, tout simplement pris en train de voler pour pouvoir se nourrir ?

Peut-on imaginer séquestrer, humilier, frapper et exploiter des enfants il y a à peine encore 90 ans de cela ?

Non bien sûr qu'on le peut pas, et pourtant cela a existé et Sorj Chalandon nous le rappelle, comme Hugo pouvait le rappeler aussi à son époque.
Ce roman nous prend aux tripes face à la violence envers ses enfants, victimes de leur statut pauvre et orphelin pour la plupart.

Comment peut-on imaginer donner des repères à ces enfants avant de se lancer dans la vie d'adulte en ne leur apprenant que la délation, le brutalité et la soumission ?

Dans la même veine que le jour d'avant, l'auteur y décrit les moeurs de cette période, les drames et injustices qui s'y déroulent mais également cette solidarité et humanité qui commencent à poindre en ce début des années 30.
Roman difficile à lire, avec cette cruauté, cette noirceur mais des éclaircies arrivent et les personnages qui illuminent le chemin de Jules sont magnifiques : Ronan le patron pêcheur, Alain le communiste, Pantxo le Basque et Sophie, infirmière.

Encore une galerie de personnages parfaitement travaillée dans un décor authentique, je ne me lasse pas de cet écrivain.
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