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Critique de Junie


Bienvenue à Belle-Île en Mer, ses plages, ses ports, sa lande couverte de bruyère, ses goélands et ses petits bistrots.

Au dessus de l'île, il y a des oiseaux
Tout autour de l'île, il y a de l'eau.

Dans cette eau, il y a du sang. Celui des enfants enfermés, humiliés, frappés, passés à tabac par leurs geôliers ou par d'autres détenus. Celui qui entre ici va de la case Prison à la case Enfer. Un enfer qui a parfois commencé dès la naissance, par un abandon. Tous les gosses enfermés là n'ont eu droit à aucune compassion, considérés comme vicieux, tarés, fils d'alcooliques, de syphilitiques ou de délinquants.
Alors sur eux, orphelins et déshérités, la violence se déchaîne en toute impunité. Certains en meurent, se soumettent, se battent entre eux, rêvent d'évasion, ou rêvent de révolte et de vengeance.

Ce récit qui veut témoigner d'un système longtemps en vigueur de bagnes d'enfants, colonies pénitentiaires puis maisons de redressement, se situe dans la lignée des romans de Gorki, de Jules Vallès, et d autres auteurs du XIX ème siècle. Pire que la misère humaine, celle des enfants.

Certains passages vous prennent aux tripes, on ressent de la honte, de l'indignation, de la pitié pour ces petits forçats martyrisés.
Mais pour le héros, déjà un homme, c'est la rage qui s'accumule. Dans son âme, dans ses muscles, dans ses poings et sa mâchoire serrés, il n'est plus qu'un bloc de colère impuissante.

Jusqu'au jour où tout va exploser, contre l'institution mortifère, contre une société inhumaine, contre un destin de paria.
Contre cette rage là, le vaccin existe t'il? Peut-il y avoir une forme de résilience, de salut, de rédemption ?

La deuxième partie du roman nous le laisse espérer.
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