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Critique de Tbilissi


Ce roman est artistiquement et émotionnellement très réussi. Je me le suis pris de plein fouet.

Le Liban j'y suis allée, j'y ai adoré la beauté et la diversité des paysages, la chaleur et la convivialité des gens ainsi que la gastronomie.
J'ai bien vu les impacts de balles sur les bâtiments à Beyrouth, mais cela restait abstrait, comme venant d'une réalité parallèle.
La guerre civile, je connaissais son existence, sans prendre conscience de sa terrible réalité.
Erreur réparée, ignorance comblée.

L'argument de départ de cette histoire, c'est un pari complètement fou, celui de monter "Antigone", la poignante pièce de Jean Anouilh, dans le Beyrouth des années 80. En pleine guerre civile, donc. le defi est de taille, le but étant de réunir le temps d'un soir des adversaires, comme une parenthèse dans cette guerre. Antigone sera jouée par une palestinienne, Créon par un chrétien, le reste du casting réunissant un druze, trois chiites, une chaldéenne et une arménienne.
Tout est compliqué dans cette aventure, de la logistique aux ressentis ancestraux de ses protagonistes ; pourtant Georges, un français jeune marié et jeune papa, s'en empare. Il s'en empare pour poursuivre le rêve de son ami mourrant au départ, mais être confronté à cette guerre ne peut laisser indifférent. Sa vie s'en trouve complètement ravagée, à l'image du pays qu'il a découvert et des souffrances qu'il a embrassées.

Cette lecture s'est avérée aussi douloureuse que bouleversante. J'aime le Liban, j'aime Sorj Chalandon, j'aime (j'idolâtre) Antigone de Anouilh, je me faisais donc une joie de plonger dans cette lecture. Je n'ai rencontré ni cette joie ni le plaisir escompté, mais la catharsis a fait son oeuvre et je ressors de la rencontre avec ce texte pas tout à fait indemne.
Du grand art.
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