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Critique de Arthur409


Merci à Babelio et aux éditions « Premier Parallèle » : la « Masse critique » qui a apporté chez moi ce livre était parfaitement ajustée. En tant qu'astronome amateur, j'étais évidemment très intéressé par le sujet de la pollution lumineuse.
Je m'attendais à retrouver dans cet ouvrage bon nombre de choses que je connaissais déjà, et cependant j'ai été surpris par la façon dont Samuel Challéat aborde la question, ce qui m'a amené à bien approfondir ma réflexion personnelle.
Après une introduction consacrée essentiellement aux problèmes rencontrés par les astronomes à la recherche d'un ciel pur, le livre comporte trois parties :

- Observer : ici on retrouve des choses bien connues, à savoir les différents inconvénients suscités par la pollution lumineuse sur l'observation du ciel, mais aussi sur la faune nocturne en général, et sur la santé humaine. Il apparaît cependant une démarche originale : c'est de ne pas se focaliser sur le rôle nuisible de la lumière, mais aussi sur le rôle utile de l'obscurité. Celle-ci devient ainsi une ressource pour les êtres vivants, humains et non-humains (cela va jusqu'aux plantes), ressource à partager en fonction des différents besoins de chacun.

- S'organiser : la seconde partie retrace la naissance et le développement des mouvements de défense de la nuit, comme le Dark Sky Mouvement, né sous l'impulsion d'astronomes professionnels américains. Les astronomes amateurs ont ensuite pris le relais, puis tout un ensemble d'organisations écologistes qui ont démontré que l'enjeu n'était pas seulement la vision du ciel pour une poignée de privilégiés, mais les conditions de vie, et parfois la survie de l'ensemble des êtres vivants. L'auteur explique aussi le rôle crucial qu'a joué une simple image, celle qui montre l'ensemble de la Terre la nuit, avec les taches brillantes correspondant aux zones les plus peuplées et les plus éclairées, et la zone de plus en plus réduite où la nuit est encore noire.
- Atterrir : un titre un peu provocateur pour cette troisième partie : il s'agit en effet de « faire atterrir » ces idées qui sont heureusement de mieux en mieux admises, c'est-à-dire d'en tirer des règles concrètes et acceptables au niveau de l'aménagement des territoires, sur la question précise de l'éclairage.
C'est là que le politique intervient, et qu'il convient de concrétiser des notions nouvelles, comme le « réseau sombre » ou la « trame noire » qui devrait relier entre eux les sites préservés de la pollution lumineuse, et permettre d'avoir une extension progressive de la ressource « obscurité », même dans des régions de peuplement dense.
L'ensemble du livre est forcément un peu austère, l'approche est par moments assez technique, surtout dans la troisième partie dans laquelle interviennent des notions économiques, écologiques et sociologiques. Heureusement l'auteur détend souvent l'atmosphère par une pointe d'humour toujours bienvenue.
En définitive l'étude est très complète, et à mon avis s'adresse moins aux simples particuliers qu'aux professionnels de l'aménagement du territoire, à nos élus de tous niveaux et à nos législateurs.
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