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Critique de MonsieurLoup


Un pion sur l'échiquier.

Gemina. Ses tuiles chauffées par le soleil. Ses rues surpeuplées, pleines de vie, en mouvance perpétuelle selon les volontés de la Recluse, et qui ne se laissent apprivoisées par aucune carte. Il faut en battre les pavés pour les connaître.
Ses chants et ses poèmes, son port et ses oliviers millénaires, ses tournois de tour de garde, sa bonne chère et son vin qu'on dit être le sang des citadins.
Ses multiples duchés en son sein-même, et les jeux de pouvoir qui s'y trament.
Oh, et son miroir, une cité noire parcourue de brume – et de monstres.

D'inspiration méditerranéenne, la Cité est un personnage à part entière, incarnée, qu'on apprend à connaître avec un plaisir certain aux côtés de Nox, dont le boulot de commis d'épicerie l'amène à l'arpenter sans cesse, à en savoir toutes les subtilités, au point d'en percevoir le chant. Mais celle-ci semble receler encore bien des secrets – dont de très sombres, qu'il nous tarde d'explorer plus en avant.

Nox est tout de suite sympathique, un peu gamin des rues avec sa connaissance de la ville, son bagou, ses amitiés ; mais accède aussi aux hautes sphères politiques, quitte à se retrouver pris et dépassé par ses conflits, en étant le protégé du duc – lui ainsi que sa soeur, son double négatif, aux relations tendues.
Et tout comme Gemina, lui aussi possède ses parts d'ombre, à commencer par un sombre passé.

Si l'histoire revêt des allures de roman d'apprentissage qui pourrait rappeler l'Assassin Royal, il s'y tisse également de nombreux complots politiques, des manipulations retorses et des tension fortes, avec, surtout sur la fin, quelques scènes d'action intenses qui n'ont rien à envier au Trône de Fer.
Beaucoup de questions restent pour le moment sans réponses, mais on suit les conseils de Tyssant : on ne fait confiance à personne, on se méfie de tout le monde.

Peut-être un poil attendu et classique dans le traitement, les ingrédients composant le roman restent de grandes qualités, en faisant un récit ultra efficace et prenant, prometteur, aux personnages bien construits qu'il tarde de retrouver.
Un roman qui se dévore, le menton barbouillé d'huile. le dos imprégné de transpiration. Les mains couvertes de sang.

...

Par contre, avec tout ça, ça m'a donné faim de fougasse, de poisson et de vin, moi.
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