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Critique de Eve-Yeshe



C'est l'histoire de Vladimir Vladimirovich qui, comble de malchance est l'homonyme de… Vladimir Vladimirovich Poutine qui joue les tsars dans le monde et se répand sur nos écrans, torse-nu à cheval, ou après un éblouissant papillon dans l'eau glacée, vient de pêcher un saumon énorme (que l'on a accroché loin des caméras, au bout de la ligne) quand il ne terrasse pas un adversaire au judo ou plonge en remontant des amphores de l'épave d'un navire échoué depuis longtemps (on remarque au passage qu'elles sont très propres, pas de coquillages accrochés…)

Son dernier exploit, Poutine en deltaplane qui montre aux grues le chemin pour effectuer leur migration saisonnière. Comment faisaient-elles dans les siècles précédents, on ne sait plus, toujours est-il que le Tsar s'est trouvé là à point nommé pour les remettre dans le droit chemin.

En regardant le match de hockey des jeux olympiques de Sotchi, que les Russes perdent alors qu'il était impensable qu'il ne soit pas en finale, Vladimir Vladimirovich est frappé par le regard triste de Poutine, ses yeux de phoque…

Une image de trop ? En tout cas notre Vladimir Vladimirovich Poutine, commun des mortels, machiniste de son métier, commence à ne plus trop supporter cet homonyme et décide de récolter toutes les informations qu'il peut, pour écrire une pseudo-biographie du grand homme.

On connait tous les diminutifs de Vladimir, notre héros va choisir de l'appeler Volodka, en ironisant parfois avec Volodka 1er et cela donne un roman surprenant dans lequel on se laisse entraîner avec plaisir…

Ce que j'en pense :

Il s'agit en fait, de l'histoire de deux destins qui s'entremêlent, à tel point qu'on pourrait se demander qui est qui ? Qui est le double de l'autre ?
L'auteur alterne ainsi les chapitres consacrés à la vie de Vladimir Vladimirovich qui note dans ses petits carnets rouge, noir tout ce qu'il trouve sur le président, collectionnant au passage les coupures de journaux qu'il trouve et les chapitres consacrés à Volodka, avec en toile de fond la nostalgie de l'ex URSS, et ses grandes figures : Staline et ses purges, ses colères, son intolérance à la contradiction qui voit des espions partout et les élimine, le NKVD, qui deviendra KGB rebaptisé FSB (ça fait moins peur), la conquête de l'espace, Gagarine, Eltsine et tant d'autres, les affaires : le Koursk, la prise d'otages dans l'école, dans l'opéra de Moscou.

J'ai bien aimé ce chassé croisé entre les deux destins sur fond de jeux olympiques qui devaient montrer au monde la puissance de la Russie. C'est drôle, cela fait penser aux JO de Berlin à la gloire d'un autre maître du monde en 1936…

Au passage, on trouve des allusions à Gogol qui occupe une place importante dans le roman, et à son manteau « Gogol me tire par la manche » à Pouchkine… ce livre fait montre d'une grande sensibilité vis-à-vis de la Russie, de l'âme Russe, sa culture…

J'ai beaucoup de choses à dire sur ce roman, mais je laisse les lecteurs le découvrir, car il fourmille d'anecdotes, il brocarde l'interprétation des évènements d'Ukraine… et tant d'autres, mais j'avoue que j'ai un peu décroché, du moins mon enthousiasme s'est ralenti, quand Vladimir Vladimirovich évoque Kim Jong-Un qui recherche tous ses homonymes dans son pays en les priant instamment de changer de nom car il ne peut y avoir qu'un Kim…

Là, Volodka commençait franchement à m'énerver, avec ses yeux de phoques et son côté pervers de plus en plus évident et je me suis plus intéressée à la vie de Vladimir Vladimirovich… certains passages m'ont, d'ailleurs, rappelé une anecdote dont on a peu parler dans les médias : lors d'une rencontre au sommet avec Angela Merkel et Hollande pour un éventuel cessez-le-feu en Ukraine, sachant pertinemment que la chancelière avait une peur bleue de chiens, il est arrivé avec molosses en laisse, histoire de la déstabiliser…

Bon moment garanti. Si on cherche une biographie de Poutine, cela met en appétit mais comme le dit le héros avec humour, c'est une pseudo-biographie…

J'aime la Russie, sa littérature, sa culture en général, son histoire (et l'Histoire en général). Je suis russophone, même si j'ai beaucoup oublié, par absence de pratique. Dans ce roman, j'ai retrouvé tout cela et surtout l'envie de découvrir les auteurs russes actuels que je connais très peu, je me suis arrêtée à Soljenitsyne

Note : 7,6/10


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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