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Critique de Regis80


On sait depuis Bruno Bettelheim que les ravissants contes de nôtre enfance combien ceux-ci cachent de perversités. Durant l'histoire, ils furent utilisés de façon à servir diverses idéologies et religions.
On ne citera que le nazisme qui porta Grimm au pinacle à tel point que les Alliés interdirent son édition durant plusieurs années en raison de sa cruauté ( que l'on compare les « Cendrillon » de Perrault et des Frères sus-cités par exemple pour comprendre.
Rui Chan nous promet dans sa préface, une version plus cruelle de certains des plus célèbres contes. ( ici je ferais un tout petit reproche.Ce texte aurait gagné a être présenté en fin de volume. Il « spoile » un peu certaines histoires,ce qui est dommage.
Et de fait, elle tient sa promesse. Mais que l'on ne s'attende pas tout de même à un recueil gore. La cruauté de Rui Chan est plus celle de la vie. 
Rui Chan nous interroge sur le sens de l'amour que les contes nous présentent comme éternel ; En ce sens, ses versions de «  Blanche- Neige », « Raiponce » et de « La Belle au Bois Dormant » ( ma préférée) sont de grandes réussites.
Elle s'attaque aussi au « Petit Chaperon Rouge » par le biais de deux terrifiantes versions.
En outre,l'écrivaine nous présente ces propres histoires comme » Chrysalide » merveille de poésie triste, » et surtout, un très joli conte de science-fiction « Malice@Doll »qui allie merveilleux,et cyber-punk dans une formule inédite qui me laissera un très on souvenir.
Mais ces histoires ne sont pâs seulement cruelles, elles peuvent de venir coquines et érotiques. En ce sens «  le Petit Ondin », qui se veut un prélude à «Là Petite Sirène » est la vraie perle de ce livre. En quelques pages, Rui Chan , grâce à son style limpide nous rend superbement l'atmosphère sensuelle et libertine de son récit sans céder à la facilité et sans permettre au lecteur de perdre le fil de l'histoire. C'est d'ailleurs également le cas de « Cendrillon palefrenier »  qui conclue en douceur, une bien belle anthologie qui nous améne à souhaiter lire bien d'autres oeuvres de l'auteur.
Rui Chan nous promet d'ailleurs une version romancée du «  Chaperon Noir » que nous attendrons avec impatience.
Enfin, il ne faut pas oublier le plus important : le très beau plaidoyer pour la tolérance que constitue ce livre.dont je vois mal de quel utilisation, un moraliste ou un fanatique pourrait faire usage.
N'oublions pas la beauté des illustrations, provenant essentiellement du crayon de Julia Demery qui nous replonge dans l'atmosphère enchantée de a belle écriture de Rui Chan.
Pour résumer, je dirais un livre essentiel à garder sous le coude quand les enfants deviennent grands. Un moyen de se rappeler que le goût du merveilleux ou du fantastique peuvent aussi rapprocher les hommes.A lire de toute urgence. Et pour ceux qui aiment les haïkus, Rui Chan nous en propose plusieurs recueils que j'ai personnellement hâte de découvrir.
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