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Critique de nineentreleslignes


Je crois aux livres tombeaux, le livre de Jérôme Chantreau n'en serait-il pas un bel exemple ?
N'est-ce pas le souhait de sa mère, de sa famille, de tous ceux qui l'ont rencontré, qu'il a marqué de sa si singulière personnalité ?
Bélhazar fait partie de ces personnes dont la trajectoire fugace et fulgurante construit la légende de leur vivant.
L'auteur a été son professeur de français, il est devenu l'ami et le confident de ses parents séparés, il écrira Bélhazar. Il va remonter la chronologie de cette nuit du 12 février où l'adolescent perdra la vie au pied de son immeuble.
Bavure policière, fâcheux concours de circonstances, suicide ? Aucune hypothèse ne prévaut sur une autre, une piste vient en infirmer une autre.
Et puis la personnalité complexe de l'adolescent déstabilise : jeune homme solaire, éternel enfant épris de contes et à l'imaginaire merveilleux, artiste protéiforme qui laisse derrière lui des pages d'écriture, des peintures et des collages, un musée, érudit en échec scolaire, il est tout cela Bélhazar, et bien plus encore...
« C'est fou ce gosse ! » n'en finit pas de clamer son père orphelin.
Bélhazar était aussi un collectionneur de la seconde guerre mondiale.
Un épris d'absolu, paradoxal.
Mais ce « regardeur de soleil » n'en était pas moins tourné vers la mort, vêtu d'une gabardine sombre sur des godillots militaires, il porte un testament sur son coeur et une arme de collection dans sa poche.
Quand l'auteur entreprend l'écriture de cette vie fauchée, il ne sait pas encore que plus son sujet va s'étoffer plus sa vie personnelle va se dépouiller, rétrécir telle une peau de chagrin.
Une double quête faite de symboles.
Une réflexion sur l'écriture et ses pouvoirs.
Une croyance un peu ésotérique qui permettrait d'ouvrir des portes et de donner aux disparus la possibilité d'une voix.
Béhazar n'était pas d'ici, il avait la prescience et l'urgence de vivre mille vies en une.
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