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sur 227 notes
Comment passer du cauchemar au rêve ?

Comment une enquête sur les circonstances troubles du décès d'Antoine Jaouen, tué lors d'un contrôle de gendarmerie par le revolver qu'il n'avait pas l'autorisation de posséder, évolue-t-elle pour bâtir un musée onirique consacré aux oeuvres de Bélhazar, lycéen breton âgé de 18 ans ?

Jérôme Chantreau est requis par la mère du lycéen pour reprendre une enquête endeuillée par le suicide de Maitre Olivier Metzner, la pendaison de l'un des trois gendarmes et l'assassinat dans l'attentat du Bataclan de l'avocat Valentin Ribet qui a repris le dossier. le romancier consacre plusieurs années à ce puzzle insoluble qui le brouille avec son épouse et son éditeur …

Le père du lycéen révèle progressivement à l'écrivain la saga de la famille Jaouen au long du XX siècle et dévoile les créations et les collections d'un adolescent fasciné par la Grande Guerre, les taxis de la Marne, les armes à feu, et parallèlement « regardeur de soleils » obsédé par l'univers d'Alice au Pays des Merveilles, protecteur des lapins blancs.

Ce relais entre la mère, révoltée, refusant d'admettre la mort brutale de son fils, et le père, plus serein, admirant l'oeuvre de son garçon fait basculer la narration.

Le roman noir, le suicide et la mort, laissent place à un hommage et bâtissent lentement, mais surement, le musée imaginé par Bélhazar, qui avait catalogué tous ses biens et rédigé son testament. La seconde partie du roman abandonne le réel et rejoint le Grand Meaulnes en menant le lecteur dans un paradis imaginaire rêvé, et partiellement dessiné, par Bélhazar.

Conclusion éblouissante qui s'achève entre un port breton et le mont Golgotha, et démontre qu'aucune tombe n'enfermera jamais Antoine Jaouen car Bélhazar est immortel.

Un roman magnifique, une rêverie fabuleuse, qui incite à lire les autres écrits de Jérôme Chantreau.

PS : ma relecture du Grand Meaulnes
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Bélhazar était un personnage hors du commun, passager d'un monde parallèle, tentant sans prosélytisme d'insuffler la poésie qui l'habitait à tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer. Jusqu'à cette nuit funeste où il a quitté brutalement ce monde, tué d'une balle dans la tête, tirée d'une arme qui lui appartenait.

Mais au delà du déni, les circonstances ne sont pas claires pour ses parents et particulièrement sa mère, qui lutte contre l'anéantissement en demandant une enquête plus précise autour de ce qui s'est passé cette nuit-là. Car son fils n'était pas suicidaire, il avait des projets, il aimait la vie.
Impasse à nouveau : les différents protagonistes qui auraient pu éclaircir cette affaire disparaissent les uns après les autres : suicides, internement…Le champ des possibles se réduit.

C'est alors le narrateur, l'auteur, ami de la famille, écrivain et ancien professeur de Bélhazar qui reprend le flambeau, par amitié et par fascination pour ce jeune homme flamboyant, traversé par des élans aussi poétiques que passionnés, obsédé par la guerre, les énigmes, et les lapins blancs…



Plus qu'une enquête, c'est une immersion au coeur de ce que l'enfant puis le jeune adulte a laissé d'indices pour se faire comprendre. Eloigner le spectre de la malédiction « ce miroir que l'on trouve quand on cherche qui n'existe pas. Il renvoie une image déformée de la peur ».

Au risque de se perdre :
« La littérature nous prend les trésors dont nous n'avions pas besoin : l'ego, le couple , la maison. Et nous laisse, auteur et personnages, ivres et nus à la fin du livre. »

Hommage émouvant et ensorcelant à un être fascinant, et magie d'une écriture qui livre aussi beaucoup d'une intimité et de l'emprise que peut représenter le fait d'écrire.

Merci à Netgalley et aux éditions Phebus.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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En 2013, Antoine-Bélhazar Jaouen meurt à dix-huit ans lors d'une interpellation judiciaire. Passée sous silence, l'affaire tombe dans l'oubli jusqu'à ce que Jérôme Chantreau, l'un de ses anciens professeurs, décide de mener l'enquête.

Enquête ? Conte ? Réalité ? Invention ?
Je ne cherche pas. J'accepte. Mais mon acceptation ne sera pleine et entière qu'en toute fin de roman, quand le conte l'emportera sur la réalité. Quand enfin se dévoilera la vie rêvée des anges.
Des anges ? Oui, Bélhazar en est un. D'abord parce qu'il est mort jeune, à dix-huit ans, d'une mort violente et soudaine. Ensuite, parce qu'il est un inventeur de mondes magiques, un créateur d'ambiances extraordinaires, un trouveur d'objets hétéroclites. Enfin parce que sa singulière personnalité, le personnage qu'il a créé et endossé le font entrer d'office dans le cercle des poètes disparus.

Bélhazar est un enfant hors du commun. Et tous ceux qui l'ont côtoyé diront la même chose. Déjà le fait de se faire nommer ainsi est hors du commun, comme l'est sa naissance. C'est un enfant riche. Riche d'imagination, de sens du détail, d'invention et d'inventivité. C'est un artiste, un créateur. le digne compagnon d'Alice au pays des merveilles.
Ah, se perdre dans son monde enchanté et enchanteur ! Découvrir sa prose et ses dessins. Être abasourdi devant ses trouvailles et inventions. Quelle passion, ou plutôt quelles passions l'animaient ! Une curiosité insatiable !

« Un adolescent qui, à dix-huit ans a trouvé le temps de devenir peintre, de vendre des toiles représentant des paysages non répertoriés dans le monde réel, qui a tant collectionné d'objets sur la Grande Guerre qu'il voulait créer un musée, un enfant qui retapait un taxi de la Marne au fer à souder, se passionnait pour les armes d'époque et vivait selon un code d'honneur chevaleresque, un gosse qui envoyait des lettres sans timbres et parcourait l'Europe en faisant griller de la joue de porc sur le bord de la route. Un gamin qui n'a jamais mis un tee-shirt, vivait au bord de la mer sans jamais y tremper le bout d'un pied, mangeait des fleurs et donnait à ses amis la force d'être eux-mêmes. Un môme que ses amis appelaient Regardeur de soleils, et que pas une personne sur cette terre n'a compris. Un adolescent qui n'a pas connu l'amour, mais en donnait à tout le monde. Un enfant dont la tombe ne porte pas le nom et qui est né d'un miracle. »

J'ai adoré le regard du père devant cet enfant unique. J'ai adoré leur complicité : compagnons de vie, compagnons de jeux. Deux pions sur un échiquier géant comme l'est le monde qu'ils ont exploré à leur façon, au volant de leur mercedes-tapis volant, à la recherche d'un nouveau graal.
Je ne sais ce qui appartient à la réalité ou à la légende. Je m'en moque. Mais je peux affirmer ici que Bélhazar a eu une vie pleine et entière. Oui entière, même si cela peut paraître paradoxal vu son âge.

« J'ai toujours eu l'impression qu'il ne m'appartenait pas, qu'il était là pour quelque chose qui nous dépassait, que la seule chose que j'avais à faire avec lui, la plus urgente, c'était de profiter de la chance que j'avais de vivre à ses côtés. Un bonhomme comme lui, c'est pas tous les jours qu'on en rencontre. Les gens s'ennuient souvent quand ils passent du temps avec leurs enfants. Moi, j'étais fasciné. Et j'en ai profité, crois-moi. C'est pourquoi je peux dire qu'aujourd'hui, je n'ai aucun regret. »

Cependant, j'ai bien failli arrêter la lecture de ce livre. Plus d'une fois. Bélhazar est mort. le responsable ? Ce n'est pas ce qui m'intéresse, alors toute la partie (longue) sur cette recherche de responsabilité m'a irritée. Autant que les atermoiements de l'auteur quant à sa prise de conscience face à la mort de son ancien élève. Il s'est trompé, il n'a pas vu le potentiel de Bélhazar et l'a classé d'office parmi les échecs scolaires. C'est seulement à sa mort que son regard a changé. Alors cette quête initiale est-elle pour se dédouaner ? C'est vrai que cette enquête l'a beaucoup aidé dans son introspection. Une catharsis en somme. Mais là aussi ce n'est pas ce qui m'a attirée.

Ce n'est pas comment il est mort qui définit cet étrange enfant, mais comment il vit. Il vivait. Et plus on pénètre l'univers de ce « regardeur de soleils », plus on est troublé par sa force et son abandon. Un rêveur à la recherche d'une planète idéale, un mélange d'Albator et d'Alice. Et c'est là que réside toute la saveur de ce roman, dans ce labyrinthe végétal épineux parsemé de lapins blancs, de peluches, d'armes et d'objets datant de la Première Guerre mondiale, de petits papiers ou de petites pancartes semés comme des petits cailloux... On se perd, on s'approche, on devine, on s'émeut devant tant de poésie.

Bélhazar. Une belle rencontre.

Merci à Babelio et aux éditions Phébus pour cette plongée, non pas au coeur des ténèbres comme pourrait le suggérer la quatrième de couverture, mais au coeur même de la vie.
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Vers minuit en bas de son immeuble, un banal contrôle de police, il se prend une balle dans la tête, Bélhazar, 18 ans, est mort ! Il avait l'allure d'un poète maudit, d'un pirate ou d'un contrebandier. Il avait de mauvaises notes, il faisait rire ses camarades, surprenait par ses connaissances. Il voulait faire entrer l'imaginaire d'un enfant dans les critères de l'Éducation nationale. L'école était trop petite pour lui, il était ce qu'on appelait à l'époque, un surdoué.

Jérôme Chantreau enquête sur la mort, dans des circonstances obscures, d'un adolescent hors norme qu'il a eu comme élève. Il va donc se rapprocher des parents de Bélhazar et de tous ceux qui l'ont connu. La première partie consacrée à l'enquête de Jérôme pour trouver la vérité et combattre la thèse officielle du suicide sur ce fait divers, est très intéressante elle nous permet de faire connaissance avec ce jeune homme érudit qui se passionnait pour les armes, pour l'Histoire en général et particulièrement par la Première Guerre mondiale, l'écriture est agréable souvent poétique. La seconde partie m'a paru bien ennuyeuse. En effet l'auteur s'évertue à entrer dans le monde imaginaire de Bélhazar et je me suis complètement égaré dans les méandres de cette poursuite d'un lapin blanc, comme dans Alice au pays des merveilles, afin de trouver les clefs pour entrer dans cet univers.
Malheureusement, je n'ai pas réussi à basculer dans cet autre monde.
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Reçu dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée, je tiens à remercier Babelio et les éditions Phébus pour la lecture du nouveau roman de Jérôme Chantreau » Bélhazar « paru le 19 août dernier, après » Les enfants de ma mère « publié en 2018. L'auteur est également professeur de français et vit au Pays Basque.

13 février 2013 à Dinan. Antoine-Bélhazar Jaouen, âgé de dix-huit ans, meurt lors d'une interpellation. Suicide pour les enquêteurs, bavure pour ses proches, les indices contredisent ces deux thèses. Alors que s'est-il passé cette nuit-là ?

p. 39 : » J'avais un élève qui portait le nom étrange de Bélhazar. Un soir, il rentre chez lui, à Dinan, en Bretagne. Nous sommes le 13 février 2013. Il vient d'échapper, avec deux de ses copains, à une bagarre contre une bande de jeunes types bourrés. Vers minuit, en bas de son immeuble, ils sont contrôlés par trois gendarmes. Dix minutes plus tard, Bélhazar se prend une balle dans la tête. Elle provient de sa propre arme. C'est lui qui a tiré. Mais ce n'est pas un suicide. «

L'affaire piétine, les témoins clés disparaissent, laissant les parents du jeune homme sans réponse. Ancien professeur de Bélhazar et ami de la famille, Jérôme Chantreau va reprendre l'enquête et écrire l'histoire de ce jeune homme singulier et mystérieux.

p. 91 : » Ce que je cherche, c'est le carrousel d'images qui tournait dans la tête de Bélhazar. «

Jérôme promet alors un livre pour rendre hommage à Belhazar et pour aider ses parents à faire leur deuil. Tant de questions restent en suspens que la tâche s'avère bien chimérique au fur et à mesure de l'avancée de l'enquête.

p. 67 : » Tu dois écrire ce livre pour les empêcher de le salir. «

Inspiré de faits réels, Jérôme Chantreau va se plonger et s'imprégner dans la vie de Bélhazar malgré l'odeur sulfureuse de la malédiction qui tourne autour de lui. Il va devoir relever les indices que Bélhazar a semé tout au long de sa courte vie. Ce curieux voyage vers le passé et l'au-delà va plonger le narrateur entre imaginaire et réalité et s'interroger sur sa propre relation à la mort.

p. 107 : » Recueillir la parole de tes parents. Lui donner l'importance d'un texte sacré, ce qu'elle est. Et finalement te laisser vivre en moi. «

L'empreinte de Bélhazar raisonnera pour longtemps encore dans les esprits.

p. 262 : » Si je dois définir ce que c'est que le passage de Bélhazar dans une vie, alors je dirais ça :
Accepter de perdre.
Chérir sa peur.
Lever la tête.
Regarder les soleils. «

J'aime les romans qui s'inspirent de faits réels et dès les premières pages je sens que je rentre dans l'histoire. En revanche je suis complètement passée à côté de la seconde partie et de la fin. Trop » Alice au pays des merveilles « … mais je n'en dirai pas plus ! Je tiens cependant à souligner la qualité d'écriture de l'auteur. Comme dans son précédent roman, je retrouve sa plume, son style, délicat et poétique.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Atypique. Fantasque. Excentrique. Un énergumène que ce jeune Bélhazar, qui répare un taxi de la Marne à la soudeuse, crée des objets d'art avec des poubelles, envoûte tout le monde par son anachronisme assumé... Mort à 17 ans dans des circonstances douteuses, il laisse derrière lui une mère pugnace, qui ne se résout pas à la thèse du suicide, un père fataliste et mélancolique, qui poursuit l'oeuvre de son fils, et un ancien professeur - l'auteur - qui se lance dans une enquête sur ce jeune homme, ou plutôt qui se lance en quête de lui.

Existe-t-il une malédiction autour de cette affaire ? Bélhazar est-il la réincarnation d'un soldat de la Grande Guerre ? le monde onirique et symbolique qu'il avait dispersé à travers ses oeuvres contient-il un plan, une réponse, une raison à sa disparition ? Si vous acceptez de vous glisser un instant dans le monde de cet être hors-norme qu'était Bélhazar, vous découvrirez peut-être vous aussi ce qu' a trouvé l'auteur de l'autre côté du miroir.
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En 2013, Antoine Bélhazar Jaouen meurt à l'âge de 18 ans lors d'une interpellation policière. Jérôme Chantreau, l'auteur de ce roman et surtout l'un de ses anciens professeurs, décide de se pencher sur cette affaire tombée dans l'oubli et encore en attente de réponse. Véritable travail d'enquêteur, l'auteur va chercher des réponses auprès des deux parents de l'enfant et de ceux qui l'ont côtoyé. Bélhazar, enfant original, aura su marquer chaque personne qu'il aura rencontrée par son charisme et sa générosité.

Je remercie Babelio et les éditions Phébus pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une Masse Critique. J'ai toujours eu du mal avec les romans de littérature française en "je". Souvent autocentriste et sans intérêt, j'avoue que je ne me serais jamais penchée sur ce roman en temps normal. Jérôme Chantreau nous offre cependant avec Bélhazard un roman assez fort en émotion. La mort d'un jeune adolescent est toujours un drame surtout lorsque les événements et les raisons restent obscurs. Avec beaucoup de pudeur et de justesse, l'auteur nous présente le deuil difficile des deux parents. le personnage de Bélhazard est passionnant à découvrir et, tout comme l'auteur, nous sommes subjugués par cet adolescent si atypique.

Les émotions ressenties lors de la lecture de ce roman sont assez intenses. J'ai lu ce roman en une journée tant il m'a happée. Bien que certains passages me restent encore assez obscurs, je conseille vivement la lecture de ce roman.
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Bélhazar c'est le deuxième prénom choisi par les parents à la naissance de leur fils , prénom étrange , singulier que choisira l'enfant puis l'adolescent haut potentiel . Une nuit en février 2013 , le jeune homme décédera lors d'une interpellation de la gendarmerie suite à un port d'arme , le suicide est mis à l'avant plan , sa mère n'acceptera jamais cette version des choses .
Puis l'auteur Jérôme Chantreau accepte d'écrire n livre sur cet adolescent si différent , celui qui n'ira jamais se baigner alors qu'il habite en Bretagne au bord de la mer , celui qui ne portera jamais de t- shirt mais d'amples chemises , un long manteau de cuir pour mieux se démarquer .
Bélhazar c'est aussi une encyclopédie vivante ' un petit Diderot ' comme l'appellera affectueusement sa mère .
Le collectionneur de pièces hétéroclites , passionné par la première guerre mondiale et le destin tragique et mystérieux d'un grand oncle mort à la grande guerre .
Bélhazar , il y a tant de choses à dire sur lui .
Le livre de l'auteur va sensiblement changer , de recherche de la vérité sur la mort de Bélhazar à la quête d'un sens plus large .
Jérôme Chantreau l'avoue , il s'est perdu plusieurs fois dans ce livre , à un moment même il a pensé l'abandonner définitivement, il a ressenti profondément le deuil impossible d'Armelle , la mère de Bélhazar , sa colère , son chagrin inextinguible, l'apaisement du père , Yann , qui veut lui , voir la lumière au bout du chemin .
Il y a des morts , des morts trop nombreux autour de ce récit , comme une malédiction , chacun voit les choses à sa façon .
Et puis oui , il y a la lumière au bout du chemin , une renaissance .
C'est un livre atypique sur un adolescent pas comme les autres , ses amis l'appelaient ' le regardeur de soleils ' et c'est ça que j'ai décidé de retenir .
Une très belle lecture pour moi …..
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Un roman officiellement; un conte peut-être, une histoire qui se serait passée à Dinan? aucun des lieux cités n'existe. L'auteur , professeur de latin veut raconter Bélhazar, enfant de la dernière chance, le joyau de ses parents.
Enfant curieux ce Bélhazar, amateur et détenteur d'armes anciennes dès son plus jeune âge, doué pour tout ,passionné par la grande Guerre, beau et fantasque, surdoué sûrement.
Puis Bélhazar , dans une rue, est tué, se tue ? en tous cas avec un de ses vieux pistolets .Affaire close pour la police, pas pour la mère, (un portrait de femme magnifique).
L'auteur, son professeur ,avec l'accord de la famille va retracer la vie de Bélhazar er rechercher une autre vérité. Il est obsédé par cet adolescent, peut-être se sent -il un peu coupable de ne pas avoir perçu autre chose que la lumière qui irradiait de celui-ci? simple hypothèse. Mais le récit est bien mené, l'écriture recherchée, le dernier tiers du livre, assez nébuleux ressemble à un chapitre d'Alice au pays des merveilles.
Me reste l'impression certainement erronée que l'auteur "s'écoutait" écrire ...
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Bélhazar . Un prénom étrange pour un garçon qui ne l'est pas moins.
« Il ressemblait à un soldat ou à un espion. Il avait aussi l'allure d'un poète maudit, d'un pirate ou d'un contrebandier. » A l'école, il rend « ses devoirs tapés à la Remington sur de vieilles factures d'entreprise d'import-export de bananes. » Il ne porte pas de vêtements décontractés comme les jeunes de son âge, mais des chemises de grand-père boutonnées jusqu'au cou. Il invente des objets extraordinaires.
Un soir, il rentre avec des amis. Ils sont agressés par une bande qu'ils mettent en fuite. Quelques minutes plus tard, la police arrive. Un coup de feu part. Bélhazar s'écroule. Il avait dix-huit ans.
Le titre de ce roman est intrigant. Que signifie ce mot dont la couleur rouge ensanglante le blanc de la couverture ?
Sur le bandeau, une photo : un jeune homme en contre-jour se détache sur fond de mer comme s'il allait y entrer.
Lorsque je jette un coup d'oeil au résumé, je suis encore plus désarçonnée. Tout cela me donne envie de postuler pour ce livre que me propose une Masse critique privilégiée.
Cette histoire m'a véritablement happée dès les premières lignes. On baigne dans une atmosphère étrange. L'auteur prévient qu'il se base sur des faits réels et n'a changé que les noms des personnages. Et pourtant, tout ce qu'il raconte paraît tellement incroyable.
On imagine donc que son narrateur qui restera anonyme n'est autre que lui-même, qui est également professeur et a publié deux livres avant d'être éjecté de sa maison d'édition.
Les premiers mots sont « Tout est vrai ». Il s'adresse à quelqu'un, c'est Bélhazar. Il fait allusion à des éléments énigmatiques, qui s'expliqueront en temps utile et qui piquent immédiatement la curiosité. « La lune vibre comme une cymbale (…) Je sais qu'elle est la dernière demeure du lapin blanc. » « J'ai vu palpiter ton monde sous le vernis de la réalité. J'en ai trouvé le passage. » « Serai-je le prochain mort sur la liste macabre qui s'attache à ton histoire ? » « J'entrerai dans le labyrinthe, car tu m'y appelles. » Et c'est dans cet endroit aussi mystérieux qu'inquiétant, puisqu'il présente tout un rituel occulte qui conduit au-delà de « cet événement qu'ils appellent la mort », que Jérôme Chantreau invite son lecteur à le suivre.
Tout commence par un banal trajet en voiture. le narrateur et sa famille se dirigent vers « la piscine de Saint Jean de Luz ». Soudain, sa femme lui demande de s'arrêter. Elle sort, emmenant quelques pas plus loin son fils Pierre, un adolescent. Après lui avoir parlé brièvement, elle se rassoit et annonce froidement : « Bélhazar  est mort ».
Le narrateur est glacé par la nouvelle. Il imaginait un lien particulier entre Bélhazar et Pierre, car ce dernier, lui aussi, avait côtoyé la faucheuse. Après avoir dû affronter d'autres deuils (sa mère et son élève Dana), le narrateur décide d'entreprendre l'écriture d'une trilogie consacrée à la mort.
Et pourtant, pour Bélhazar, « ce n'est pas sa mort qui m'intéresse, c'est sa vie. »
« Par où commencer ? »
Armelle, la mère du jeune homme, est en colère. Comment est-il possible que la gendarmerie, que le procureur, osent parler de suicide ? Bélhazar, un garçon plein de vie, de projets, bouillonnant d'idées, doué pour tout, écriture, peinture, créations en tout genre, Bélhazar, donc, n'aurait jamais quitté volontairement ce monde.
Yann, le père, raconte comment son fils, inversant les rôles, lui a fait découvrir tant de choses qu'il ne connaissait pas.
Yann adore conduire. Voilà pourquoi les weekends où il avait la garde de Bélhazar, il venait le chercher à la sortie de l'école pour l'emmener dans un long périple à la recherche d'or, de neige en été, de n'importe quoi qui sorte de l'ordinaire, dans des pays lointains, dont Bélhazar rapportait des objets biscornus avec l'intention de les exposer dans son futur musée.
Contrairement à son ex-femme, Yann n'a donc pas de regrets. Il a profité pleinement du moindre instant passé avec son fils, cet être extraordinaire dont le prénom a été forgé par les parents. Ce Bélhazar qui, à dix ans à peine, allait perdre en forêt des petits cousins trop turbulents. Qui préparait un exposé sur Christophe Colomb comme un spectacle vivant, réussissant à capter l'attention de la classe entière. Qui dessine un labyrinthe dans un champ, envoyant les promeneurs vers le « Chemin de l'ogre jaune » ou le « Passage du renard malveillant ».
Ce Bélhazar qui a un côté sombre et maléfique, puisqu'une sorte de malédiction semble frapper son entourage : morts mystérieuses, ami qui perd la raison, narrateur renvoyé par ses éditrices et rompant avec sa famille.
La fin du livre est très étrange. Elle nous entraîne dans un univers ésotérique dans lequel on croise une sorcière qui parle avec les morts et donne au narrateur des pierres censées le protéger pendant ce périlleux voyage initiatique.
J'ai trouvé cette histoire palpitante. le personnage central est fascinant. Impossible de savoir qui il est réellement ou même ce qui lui est vraiment arrivé. On le dirait issu d'un univers parallèle.
J'ai, en revanche, moins adhéré à la partie qui nous emmène dans un monde cabalistique, avec formules magiques, animaux qui parlent et rituels à accomplir pour entrer dans l'au-delà.
Mais, dans l'ensemble, cette lecture m'a captivée et je remercie vivement Babelio pour cette Masse critique privilégiée ainsi que les éditions Phébus qui m'ont envoyé ce volume.
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