Il s'est arrêté devant la vitrine d'un magasin de jouets, pour regarder des peluches d'un truc qui s'appelle Pat'patrouille.
...
- C'est quoi, ça ? un dessin animé ? demanda Ana.
- C'est ça. On voit bien que vous n'avez pas d'enfants ! ... c'est le dessin animé à la mode dans les cours d'école, une bande de petits chiens policiers. Mes neveux en sont fous.
- Des petits chiens policiers ? Manquait plus que ça. Ca ne leur viendrait jamais à l'idée de faire un singe juge d'instruction, pas vrai ?
La souffrance des autres nous aide à guérir ? Je me suis dit que ce type était encore plus con qu'il n'en avait l'air, mais qu'il avait sans doute raison. C'était peut-être vrai. Peut-être que les malheurs des autres nous aident à croire qu'il y a pire que notre vie de merde. Et puis la pitié et l'orgueil ont toujours fait bon ménage.
Dans les films américains, il y a toujours des donuts. Les donuts, c’est le premier indice qui vous permet de savoir que la scène se passe dans une réunion d’alcooliques. De toxicos. D’accros au sexe. De losers. Quand la caméra se déplace dans la pièce puant la pisse et éclairée par un néon blafard – la pisse, on ne la sent pas à travers l’écran, mais son odeur est là,rance, aussi écœurante que si on avait le nez sur un urinoir –, on sait que quelqu’un s’apprête à confesser un secret honteux.
Mais, ici, on est en Espagne, et il n’y a pas de donuts dans les thérapies de groupe. L’avantage, c’est que ça évite de finir chez les Diabétiques anonymes. Ici, généralement, ce genre de réunion est la dernière alternative au suicide. L’ultime tentative pour t’en sortir avant de t’enfermer chez toi avec une bouteille de whisky et deux boîtes de ces cachets censés t’aider à t’en sortir – en tout cas, c’est ce que dit ton psy.
J’ai tout de suite apprécié le ton et l’humour noir, tout cela est bien mené jusqu’à un moment troublant. J’ai déjà lu cela quelque part. La fille trainée au commissariat par son père et la suite, oui déjà lu mais comme je ne me rappelle pas l’auteur je ne peux parler de plagiat. Cela dit, cette histoire a été copiée pas inspirée. C’est bien dommage que personne sur ce site n’ait eu la même surprise.
Je l'ai laissé parler, et parler encore, parce que, quand elle s'arrêterait, quand je lui dirais ce que j'avais à lui dire, elle serait dévastée. Pourquoi ne pas la laisser profiter de ces quelques secondes de joie ? Ce bref instant d'innocente ignorance était tout ce que j'avais alors à offrir à ma mère.
Du bout des doigts, j'ai effleuré l'arête de son nez. J'ai touché ses lèvres. J'ai caressé ses joues. Je l'ai embrassé. Adieu, mon fils, adieu. Pardon de n'avoir pas su te protéger. Pardon de ne pas avoir été la meilleure mère du monde pour toi. La mère que tu méritais et que je n'ai pas su être.
Ma fille, utilise ton intelligence. C’est ce qui fait de nous des êtres humains. Parce que nos griffes se sont déplacées de nos mains vers nos cerneaux. C’est ce qui nous distingue des animaux. Ils utilisent la force brutale et nous notre intelligence. Nos crocs sont dans notre tête, Ana. Ce sont nos neurones. Utilise-les. Ne te bats pas avec tes poings. Affûte ton esprit. C’est comme ça que tu gagneras toutes les guerres. Les tiennes, et celles des autres.
C’est l’un des curieux paradoxes de l’existence, plus vous vivrez longtemps, moins il y aura de monde à votre enterrement. Peut-être parce qu’un bref passage sur Terre ne laisse pas le temps de décevoir et de blesser.
L’homme guettait constamment l’approbation du sous-inspecteur et parlait comme si sa fille n’était pas là. Comme des millions de parents dans le monde, plus soucieux de ce que les autres pensent de leurs enfants que de l’opinion de leurs enfants eux-mêmes.
Dans les talk-show, les politiques étaient rejoints par des armées de journalistes, de flics, de psys en tout genre, de quiconque pouvait offrir du grain à moudre sur l’affaire, n’importe quoi. Il s’agissait de meubler les heures d’antennes et les pages de journaux. De donner de la viande aux chiens.