Très bel éclairage d'une zone d'ombre qui devenait insupportable: l'ignorance politique des limites de la "nature" dont nous puisons toute notre subsistance et notre richesse.
Après un beau tableau de l'histoire de la pensée environnementale des débuts de nos 'temps modernes',
Pierre Charbonnier nous éclaire sur le rôle d'auteurs comme
Thorstein Veblen et surtout
Karl Polanyi ("désencastrement" de l'économie) dans le démontage du système productif issu de l'industrialisation.
Une des thèses majeures de l'ouvrage (qui le fait glisser vers le débat partisan, mais pourquoi pas?) est que le socialisme (en tant que réaction à l'idéologie libérale), même s'il s'est laissé séduire par les promesses d'abondance des techniciens et des financiers de l'industrialisation aux XIXè et XXè siècle, reste 'le' tremplin pour l'intégration dans le débat démocratique de la question de la vie ensemble entre humains (égalité et dignité) et entre humains et non-humains (respect et contemplation - la contemplation, ça c'est moi qui l'ajoute).
Même s'il n'y adhère pas complètement, il cite en appui de sa thèse le court ouvrage éclairant et relativement simple de
Bruno Latour "Où atterir? - Comment s'orienter en politique?"
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