Dès les premières pages, on remarque la radicalité du graphisme, les cadrages sont dynamiques, le mouvement mis en avant, les couleurs se confrontent, des noirs agressifs, des couleurs sombres saturées, ocres rouges, bleus graves, nuances subtiles acides ou au contraire très neutres sur un papier mat, on s'enfonce dans les vignettes qui deviennent parfois carrément abstraites, chaque vignette, chaque page pose un rythme, une ambiance… Une page bleue avec juste un éclat de phare rouge et le découpage est tout aussi péremptoire, des vignettes en hauteur, parfois toutes noires avec quelques mots, et le récit est découpé de la même façon, en saynètes dynamiques, brutes, violentes, agressives. On passe d'un personnage à l'autre, c'est vraiment ciselé au cordeau, certaines images marquent comme un logo. Une ambiance de polar noir, de thriller, avec trois filles dont les histoires se recoupent, c'est remarquablement bien conçu, sauf que…
Pourquoi une note si sévère vous direz-vous ? Parce qu'en refermant le livre, je n'ai toujours pas compris les enjeux de cette histoire, on referme un livre sans avoir la moindre idée d'où on va, et il faudra attendre la suite, que je lirai sans doute, mais c'est frustrant d'être face à ce patchwork d'orfèvre, et de ne toujours pas savoir si l'histoire me plaira ou pas, de ne même pas savoir si c'est un polar ou du fantastique ou de la science-fiction, non pas que j'ai un besoin irrépressible de coller des étiquettes, mais là, je ne sais même pas de quoi ça parle.
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