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Critique de JeannieCMoria
Chacun connaît l'histoire d'Hannibal, traversant les Alpes avec ses éléphants. Mais qu'en est-il de son épouse, la princesse ibère Himilce, qu'on ne connaît que par quelques mentions chez Tite-Live et Silius Italicus ? Tel est le parti pris de ce roman : conter l'histoire des femmes — celles qui restent, celles qui représentent les hommes pendant que ces derniers guerroient.
Voici en effet le destin tracé à Himilce. Mariée en urgence à Hannibal pour offrir à Carthage de s'allier l'Ibérie contre Rome, elle est condamnée à être la digne épouse d'un mari qu'elle ne voit jamais, combattant à des milliers de kilomètres. Mais Himilce est bien décidée à prendre sa part dans l'action politique, le tout au milieu des conspirations qui secouent le palais de Carthage.
Je redoutais le topos de la "princesse rebelle"... Il est certes question d'une épouse se refusant à certains carcans, mais le récit est heureusement plus subtil.
Loin de tout égocentrisme, Himilce est consciente de ses devoirs et si elle agit, c'est sensible au sort des femmes et des pauvres de Carthage. La tout avec sa boiterie.
J'ai été émue, intriguée, touchée par beaucoup de figures de cette fresque. Bathsillem la belle-mère, Aspar le garde du corps, Shiboulet la servante, la mystérieuse petite voleuse des bas-quartiers, Himilce. Leurs postures éthiques évoluent, les alliances se font et se défont. Au travers de leur sort, le roman touche des problématiques contemporaines qu'il est ardu de citer sans divulgâcher. La thème de la guerre reçoit lui aussi un questionnement appréciable : certes fardeau qui tue, esseule, appauvrit, est-elle évitable quand l'expansionniste Rome menace ? Jusqu'où Hannibal, par exemple, est-il coupable ?
"Ultima verba" pour la plume : pleine de saveur, forte d'un certain onirisme, sous le soleil d'Ibérie et de Carthage, des quartiers malfamés aux jardins odorants.
Lien : https://www.instagram.com/je..
Voici en effet le destin tracé à Himilce. Mariée en urgence à Hannibal pour offrir à Carthage de s'allier l'Ibérie contre Rome, elle est condamnée à être la digne épouse d'un mari qu'elle ne voit jamais, combattant à des milliers de kilomètres. Mais Himilce est bien décidée à prendre sa part dans l'action politique, le tout au milieu des conspirations qui secouent le palais de Carthage.
Je redoutais le topos de la "princesse rebelle"... Il est certes question d'une épouse se refusant à certains carcans, mais le récit est heureusement plus subtil.
Loin de tout égocentrisme, Himilce est consciente de ses devoirs et si elle agit, c'est sensible au sort des femmes et des pauvres de Carthage. La tout avec sa boiterie.
J'ai été émue, intriguée, touchée par beaucoup de figures de cette fresque. Bathsillem la belle-mère, Aspar le garde du corps, Shiboulet la servante, la mystérieuse petite voleuse des bas-quartiers, Himilce. Leurs postures éthiques évoluent, les alliances se font et se défont. Au travers de leur sort, le roman touche des problématiques contemporaines qu'il est ardu de citer sans divulgâcher. La thème de la guerre reçoit lui aussi un questionnement appréciable : certes fardeau qui tue, esseule, appauvrit, est-elle évitable quand l'expansionniste Rome menace ? Jusqu'où Hannibal, par exemple, est-il coupable ?
"Ultima verba" pour la plume : pleine de saveur, forte d'un certain onirisme, sous le soleil d'Ibérie et de Carthage, des quartiers malfamés aux jardins odorants.
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