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Critique de Henri-l-oiseleur


La lecture du Génie du Christianisme est en train de redevenir indispensable aujourd'hui. En 1800, la France se relevait d'une violente décennie de destructions anti-chrétiennes, de massacres du clergé et d'interdictions du culte, après cinquante bonnes années de campagnes d'opinion visant à dévaloriser et à ridiculiser cette religion. Aujourd'hui, certes, la persécution n'est plus physique : il n'y a qu'en Orient qu'on massacre des chrétiens*. En France, on se contente d'ignorer cette religion, de la passer sous silence ou de diffuser le plus grand mépris à son égard et à l'égard de ceux qui la pratiquent. Voilà une première raison de lire le Génie, livre de réhabilitation de la religion méprisée.

Le livre est certes théologiquement bien léger. L'amateur de pensée chrétienne aura l'embarras du choix pour trouver de meilleurs ouvrages que celui-ci sur la question. Mais comme les mauvais sont aussi légion, autant lire le Génie, même avec ses défauts. Il faut dire que l'auteur avait moins l'ambition de faire une apologie de la religion, que de ses beautés : il l'aborde sur le plan culturel et esthétique, dans les oeuvres qu'elle a inspirées en Europe depuis la fin de l'Antiquité. le Génie est la plus belle illustration des "racines chrétiennes de l'Europe", et donc le meilleur moyen de faire grincer des dents aux islamo-gauchistes qui colonisent le secteur culturel de l'édition et des médias. A quoi bon ? C'est que leurs préjugés culturels produisent beaucoup d'ignorance, d'indifférence, voire de mépris, pour d'immortels chefs-d'oeuvre de la culture. Lire le Génie, c'est apprendre à comparer la Phèdre de Sénèque avec celle de Racine, c'est regarder une cathédrale gothique comme une forêt, c'est acquérir le sens du mystère et éprouver un profond sentiment d'exotisme comme d'identité spirituels.

Dans cette grande apologie si soigneusement construite, la structure risque de ne plus nous parler, ainsi que de nombreux passages, faute du niveau requis, du nôtre j'entends. Mais même ainsi, le Génie du Christianisme ressemble à ces abbayes gothiques anglaises à-demi ruinées, envahies par l'herbe depuis le XVI°s, qui réservent au promeneur des splendeurs incomparables.

Plus que jamais, la lecture du Génie s'impose aujourd'hui.

*écrit en 2016, avant les meurtres de fidèles et les incendies de cathédrales en France.
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