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Citations sur Génie du christianisme (24)

On a peine à concevoir le déchaînement du siècle contre le christianisme. S’il est vrai que les religions soient nécessaires aux hommes, comme l’ont cru tous les philosophes, par quel culte veut-on remplacer celui de nos pères ? On se rappellera longtemps ces jours où des hommes de sang prétendirent élever des autels aux vertus, sur les ruines du christianisme. D’une main ils dressaient des échafauds ; de l’autre, ils garantissaient à Dieu l’éternité, et à l’homme la mort, sur le frontispice de nos temples. Et ces mêmes temples, où l’on voyait autrefois ce Dieu qui est connu de l’univers, et ces images de vierges qui consolaient tant d’infortunés, ces temples étaient dédiés à la Vérité, qu’aucun homme ne connait, et à la Raison, qui n’a jamais séché une larme !
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Il n'est rien de beau, de doux, de grand dans la vie, que les choses mystérieuses. Les sentiments les plus mystérieux sont ceux qui nous agitent un peu confusément : la pudeur, l'amour chaste, l'amitié vertueuse sont pleines (?) de secrets. On dirait que les coeurs qui s'aiment s'entendent à demi-mot, et qu'ils ne sont que comme entrouverts.
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Quand la nature et les hommes sont impitoyables, il est bien touchant de trouver un Dieu prêt à pardonner : il n’appartenait qu’à la religion chrétienne d’avoir fait deux sœurs, de l’innocence et du repentir.
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Dans le sermon sur La Vérité d'un Avenir, Massillon presse ainsi l'incrédule :
"Que dirai-je encore, si tout meurt avec tous ; les soins du nom et de la postérité sont donc frivoles ; l'honneur qu'on rend à la mémoire des hommes illustres, une erreur puérile, puisqu'il est ridicule d'honorer ce qui n'est plus ; la religion des tombeaux, une illusion vulgaire ; les cendres de nos pères et de nos amis, une vile poussière qu'il faut jeter au vent, et qui n'appartient à personne ; les dernières intentions des mourants, si sacrées parmi les peuples les plus barbares, le dernier son d'une machine qui se dissout ; et pour tout dire, en un mot, si tout meurt avec nous, les lois sont donc une servitude insensée ; les rois et les souverains, des fantômes que la faiblesse des peuples à élevés ; la justice, une usurpation sur la liberté des hommes ; la loi des mariages, un vain scrupule ; la pudeur, un préjugé ; l'honneur et la probité, des chimères ; les incestes, les parricides, les perfidies noires, des jeux de la nature, et des noms que la politique des législateurs a inventés.
Voilà où se réduit la philosophie sublime des impies ; voilà cette force, cette raison, cette sagesse qu'ils nous vantent éternellement. Convenez de leurs maximes, et l'Univers entier retombe dans un affreux chaos ; et tout est confondu sur la terre ; et toutes les idées du vice et de la vertu sont renversées ; et les lois les plus inviolables de la société s'évanouissent ; et la discipline des moeurs périt ; et le gouvernement des Etats et des Empires n'a plus de règle ; et toute l'harmonie des corps politiques s'écroule ; et le genre humain n'est plus qu'un assemblage d'insensés, de barbares, de fourbes, de dénaturés, qui n'ont plus d'autres lois que la force ; plus d'autre frein que leurs passions et la crainte de l'autorité ; plus d'autres liens que l'irréligion et l'indépendance ; plus d'autres Dieux qu'eux-mêmes : voilà le monde des impies ; et si ce plan de république vous plaît, formez, si vous le pouvez, une société de ces hommes monstrueux, tout ce qui nous reste à vous dire, c'est que vous êtes dignes d'y occuper une place."
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Il y avait un homme qui,à douze ans, avec des barres et des ronds,avait crée les mathématiques,qui à seize avait fait le plus savant traité des coniques qu,on eut vu depuis l'antiquité, qui à dix neuf réduisit en machine une science qui réside toute entière dans l'entendement,qui à vingt deux démontra les phénomènes de la pesanteur de l'air et détruit une des grades erreurs de la physique ancienne ; qui à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître ,ayant parcouru le cercle des sciences humaines,s'aperçut de leur néant et tourna ses pensées vers la religion,qui depuis ce moment jusqu'à sa mort ,survenue dans sa trente cinquième année ,toujours infirme et souffrant ,fixa la langue que parlèrent Bossuet et Racine,donna l'exemple de la plus parfaite plaisantarie comme du raisonnement le plus fort; enfin qui ,dans le court intervalle dee ses maux , résolut un des plus hauts problèmes de géométrie et jeta sur le papier des des Pensées qui tiennent autant de Dieu que des hommes. Cet effayant génie c'est Blaise Pascal.

Livre III - chapitre 26
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Dieu des chrétiens ! c’est surtout dans les eaux de l’abyme, et dans les profondeurs des cieux, que tu as imprimé bien fortement les traits de ta toute-puissance ! Des millions d’étoiles rayonnant dans le sombre azur du dôme céleste ! la lune au milieu du firmament ! une mer sans rivage ! l’infini dans le ciel et dans les flots !... Jamais tu ne m’as plus troublé de ta grandeur que dans ces nuits, où suspendu entre les astres et l’Océan, j’avais l’immensité sur ma tête, et l’immensité sous mes pieds.
Je ne suis rien ; je ne suis qu’un simple solitaire ; j’ai souvent entendu les savants disputer sur le premier Etre, et je ne les ai point compris ; mais j’ai toujours remarqué que c’est à la vue des grandes scènes de la nature, que cet être inconnu se manifeste au cœur de l’homme.
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Il reste à parler d'un état de l'âme qui, ce nous semble, n'a pas encore été bien observé : c'est celui qui précède le développement des passions, lorsque nos facultés, jeunes, actives, entières, mais renfermées, ne se sont exercées que sur elles-mêmes, sans but et sans objet. Plus les peuples avancent en civilisation, plus cet état du vague des passions augmente ; car il arrive alors une chose fort triste : le grand nombre d'exemples qu'on a sous les yeux, la multitude de livres qui traitent de l'homme et de ses sentiments rendent habile sans expérience. On est détrompé sans avoir joui ; il reste encore des désirs, et l'on n'a plus d'illusions. L'imagination est riche, abondante et merveilleuse ; l'existence pauvre, sèche et désenchantée. On habite avec un cœur plein un monde vide et sans avoir usé de rien on est désabusé de tout.
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Pour nous, amants solitaires de la nature, et simples confesseurs de la Divinité, nous nous sommes assis sur ses ruines. Voyageurs sans renom, nous avons causé avec ces débris, comme nous-mêmes ignorés. Le souvenir confus des hommes et les vagues rêveries du désert, se mêlaient au fond de notre âme. La nuit était au milieu de sa course ; tout était muet, et la lune, et les bois, et les tombeaux.
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Il reste à parler d'un état de l'âme qui, ce nous semble, n'a pas encore été bien observé : c'est celui qui précède le développement des passions, lorsque nos facultés, jeunes, actives, entières, mais renfermées, ne sont exercées que sur elles-mêmes, sans but et sans objets.
Plus les peuples avancent en civilisation, plus cet état du vague des passions augmente ; car il arrive alors une chose fort triste : le grand nombre d'exemples qu'on a sous les yeux, la multitude de livres qui traitent de l'homme et de ses sentiments rendent habile sans expérience. On est détrompé sans avoir joui ; il reste encore des désirs, et l'on n'a plus d'illusions. L'imagination est riche, abondante et merveilleuse ; l'existence pauvre, sèche et désenchantée. On habite avec un cœur plein un monde vide, et sans avoir usé de rien on est désabusé de tout.
- (extrait de ''Atala - Les amours de deux sauvages'') -
une des parties composant ''Le génie du christianisme''
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On se précipitoit dans la maison de Dieu comme on entre dans la maison du médecin le jour d'une contagion. Les victimes de nos troubles (et que de sortes de victimes !) se sauvoient à l’autel, de même que les naufragés s’attachent au rocher sur lequel ils cherchent leur salut. (Préface de l'édition de 1828)
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