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Critique de PatrickCasimir



Chers Babéliens,

La lecture de « Génie du christianisme » de FR vicomte de C, est une affaire de longue haleine, commencée il y a déjà plusieurs mois.

C'est ce qui se produit lorsque l'on entreprend de front plusieurs grands ouvrages. Mais c'est ma façon de lire. Je viens donc de le retrouver ; sa composition en chapitres courts favorise les interruptions. Il suffit de s'arrêter à la fin d'un chapitre. Cela veut dire que mes critiques vont avancer au gré des progrès de ma lecture.

L'oeuvre est une hagiographie (au sens élargi du mot) de l'église romaine, de ses dogmes et de ses rites. Mais ce n'est pas seulement cela. C'est aussi un hymne à la beauté de la nature et de l'univers tout entier, et de laquelle l'écrivain induit la preuve de l'existence de Dieu, loue la sagesse et la science de la Providence.

Fénelon et d'autres avant lui, ont abouti aux mêmes conclusions avec les mêmes démonstrations. C'est du reste ce que nous enseignent les livres sapientiaux bibliques : Dieu est tout entier dans sa création, il suffit d'avoir les yeux grands ouverts, le jugement en éveil, la raison méditative.

Chers babéliens, je dois dire que c'est mon cas, s'il est permis ici d'émettre de telles pensées. Après tout pourquoi pas, notre immense et vénéré Louis Pasteur n'a-t-il pas déclaré que : un peu de science éloigne de Dieu, mais beaucoup y ramène.

C'est un peu la démonstration de notre grand écrivain qui se désole de l'ignorance et de l'orgueil des sachants, pour faire court. Lorsque l'homme effleure le savoir, il se prend pour Dieu et évince celui-ci de son oeuvre, en déclarant comme Laplace, Dieu ? Je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse.

L'arbre du savoir, selon lui, a été la cause de la chute originelle. Et le savoir orgueilleux, la cause de l'éloignement constant de l'homme, de son Dieu.

Mais revenons à la littérature ; la prose De Chateaubriand est magnifique et magnifiquement poétique. Dans une écriture ample et simple, lyrique et romantique, il peint les munificences de la nature, les beautés du cosmos, les mystères du comportement des animaux, des oiseaux surtout qu'il semble connaître particulièrement, les immenses et merveilleux espaces de la vierge Amérique qu'il a sillonnés. Et toujours, il se retrouve dans la proximité de son Créateur en méditant sur ce qu'il observe.

Les scientifiques d'aujourd'hui sont-ils capables d'une telle poésie dans la description de leur découverte ou dans l'observation qu'ils font de la nature ? le style De Chateaubriand a été perdu depuis longtemps, mais il s'est trouvé des savants de grand renom pour dispenser un peu de poésie au vulgum pecus dont je suis.

Il me souvient avoir entendu Hubert Reeves qualifier l'univers de « grande pensée ». J'ai trouvé cela très beau. L'astronomie se prête au rêve et à la poésie. Elle rapproche du divin, aussi.

Tout naturellement, il en vient à glorifier Dieu dans la merveilleuse constitution de l'homme. Et pour cela il convoque Cicéron qui s'émerveillait de nos sens et de nos organes physiques absolument propres à leur destination. Et il nous livre en même temps l'exclamation admirative d'un Galien qui, laissant glisser son scalpel, s'écriait :

« Ô toi qui nous as faits ! En composant un discours si saint, je crois chanter un véritable hymne à ta gloire. Je t'honore plus en découvrant la beauté de tes ouvrages, qu'en te sacrifiant des hécatombes entières de taureaux, ou en faisant fumer tes temples de l'encens le plus précieux. La véritable piété consiste à me connaître moi-même, ensuite, à enseigner aux autres quelle est la grandeur de ta bonté, de ton pouvoir, de ta sagesse. Ta bonté se montre dans l'égale distribution de tes présents, ayant réparti à chaque homme, les organes qui lui sont nécessaires ; ta sagesse se voit dans l'excellence de tes dons ; et ta puissance, dans l'exécution de tes desseins. »

Voilà, tout le sel que je trouve au contact des grands écrivains qui élèvent notre âme et nous extraient de cette médiocrité culturelle moderne. Il faut lire Chateaubriand pour se ressouvenir des métamorphoses d'Ovide, des textes de Virgile et d'Homère, des mythes oubliés, des belles aventures scientifiques du passé si élégamment racontées.

Bon, me voici au début d'un livre nouveau, le sixième qui traite de l'immortalité de l'âme.

A la prochaine…Donc.

Pat





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