AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Andromeda06


« C'était admirable le pouvoir qu'avait la lecture sur le cerveau. Il suffisait de lire qu'une bestiole vous sautait dessus pour avoir besoin de se frotter les mollets ou la nuque, convaincu qu'une infame créature y rôdait. »

Imaginez un peu. Janie est confortablement installée dans son rocking-chair, plongée dans son livre : elle lit l'histoire d'un petit garçon perdu en pleine forêt, qui finit par s'endormir au pied d'un arbre ; profondément endormi, la bouche à moitié ouverte, tout un tas de petites bestioles lui grimpent dessus, se baladent, se nourrissent... Janie, prise dans sa lecture, les sent presque sur elle et ne peut s'empêcher de se gratter. Sauf que c'est véritablement une araignée qui lui chatouille la nuque... et un scolopendre qui se faufile sous sa couverture...

Alors, ça ne vous démangerait pas partout à vous ? Pour ma part, je n'ai pas fait comme Janie : j'ai vérifié pour de vrai que ce qui me grattait était bien le fruit de mon imagination, et plutôt deux fois qu'une !

Enfin voilà, c'est ainsi que démarre "un(e)secte". Mais je vous rassure, en dehors du prologue, il vous faudra atteindre la moitié du livre avant que vous ayiez de nouveau ces petites sensations qui vous démangent un peu partout... Vous avez le temps de vous y préparer (ou pas)...

En attendant, nous faisons connaissance avec Atticus Gore, inspecteur de police d'Hollywood Station, section homicides. Étant un adepte d'entomologie, il hérite d'une enquête un peu particulière : un cadavre (ou plutôt un squelette) a été trouvé entièrement dévoré par les insectes ; ne restent plus que les os et les vêtements imbibés de sang. Plusieurs témoins affirment avoir vu la victime, bien vivante, la veille même. Comment a-t-elle donc pu être grignotée entièrement en si peu de temps ? C'est juste impossible...

De son côté, Kat Kordell, détective privée à New York, engagée pour retrouver une jeune femme disparue, trouve au domicile de cette dernière son chat, mort, enfin ce qu'il en reste : les os seulement. La veille pourtant, elle a vu ce chat, mort éventré, grouillant d'asticots...

Maxime Chattam nous met directement dans le bain. Pour les entomophobiques, passez votre chemin. Ce livre n'est pas fait pour vous ! Moi qui suis apiphobique, certaines scènes m'ont été insupportables. Heureusement, il y est plus souvent question de rampants que de volants, c'est pour ça que je n'ai pas été victime d'apoplexie pendant ma lecture et que je peux vous en parler aujourd'hui.

Oserais-je vous dire que j'ai quand même adoré ? Que j'ai adoré frissonner à l'idée que ce n'était pas moi qui me faisait piquer, mordre, manger, chatouiller ? Sensations à la fois angoissantes et rassurantes...

Je m'égare peut-être un peu mais c'est toujours un peu compliqué de parler de ce genre de livres, sans prendre le risque de divulgâcher, d'en dire trop et de saboter le plaisir des futurs lecteurs. Je dirai donc juste que j'ai trouvé l'intrigue captivante, menée tambour battant. L'auteur aborde subrepticement des thèmes éloquents (insectes, secte et endoctrinement, avenir de l'humanité, pouvoir des multinationales et des réseaux sociaux, etc). L'ambiance dépeinte est comme vous pouvez vous en douter quelque peu "démangeante", frissonnante, malaisante. Les personnages, bien fouillés, ne sont pas vraiment attachants, peut-être un peu "surfaits" aussi, mais n'en sont pas moins charismatiques et intéressants. L'environnement et les différents décors sont également bien implantés, et notamment certains quartiers de Los Angeles et de New York. La tension et la peur montent crescendo au fur et à mesure qu'on s'approche du dénouement.

Et mon problème avec Chattam vient justement de ses dénouements, qui me laissent souvent sur une interrogation, qui ne me satisfont pas toujours. Et c'est toujours avec une petite appréhension que je tourne les dernières pages. Quand vous êtes pris dans une intrigue et que la fin vous plante, c'est terrible cette sensation qui vous laisse un goût amer pour conclusion. Mais ce n'est pas le cas avec "un(e)secte". Au contraire, je suis totalement satisfaite de ce dénouement-ci.

Maxime Chattam laisse même à penser, dans ses remerciements, qu'il n'en aurait peut-être pas fini avec Atticus Gore. Je serais ravie de le retrouver dans une prochaine enquête (mais par pitié, pas trop de guêpes s'il-vous-plaît !?!).
Commenter  J’apprécie          7212



Ont apprécié cette critique (71)voir plus




{* *}