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Critique de sylviedoc


Bzzzz, clac ! Scrtchhhh, reclac ! Crrrr-crrrr...ah non, zut à la fin ! Je suis tranquille à lire dans mon jardin, et voilà que ça se met à zonzonner, striduler, frémir et ramper de tout côté, d'ailleurs je ne vois même plus ce qui est écrit, un gros scolopendre et une araignée viennent de s'inviter sur ma page, faut pas se gêner ! Voilà qu'ils se dressent devant moi et m'interpellent maintenant, on aura tout vu : " C'est nous les héros du bouquin, alors soit tu nous acceptes, tu fermes la bouche et tu continues à lire sans faire d'histoire, ou sinon, tu finiras comme Janie ou le chat de Lena. Tu as le choix, scrtchhh". Bon, je fais moins la fière là, même si je n'ai pas de phobie concernant les bestiole à six, huit ou mille pattes. Surtout que je viens de découvrir ce qui est arrivé à Janie, là je vous assure que je vais les regarder d'un autre oeil, les rampants et les volants.
Je choisis de poursuivre bravement ma lecture, tout en jetant des coups d'oeil anxieux autour de mon transat. Ils sont tout autour, me surveillent en se gaussant, surtout quand j'en arrive à l'épisode où Atticus Gore découvre ce cadavre entièrement nettoyé et cerné de multiples tas d'insectes à moitié écrasés, mélange improbable d'espèces qui ne devraient pas se côtoyer.
Atticus Gore n'est pas entomologiste, mais il aurait bien aimé, les p'tites bêtes ça le passionne. Par contre il est inspecteur de police à LA, et il aurait bien besoin de redorer un peu son blason après une série de cas non résolus. Alors quand on lui refile cette affaire "grouillante", il se prend vite au jeu, même si son équipier n'est pas très enthousiaste.

De son côté, la privée Kat Kordell, qui exerce ses talents d'enquêtrice à New-York, se voit confier une affaire de disparition, la jeune Léna n'a pas donné signe de vie à sa mère depuis une dizaine de jours. Comme elle était d'humeur assez sombre et semblait fréquenter des milieux peu enclins à lui redonner le goût de la vie, on craint le pire. D'ailleurs quand Kat visite l'appartement, une horrible surprise l'accueille...

Bien sûr les deux enquêtes vont rapidement présenter des similitudes, mais seront menées de manière assez différentes pour présenter chacune son intérêt. Parmi ces similitudes, des incursions dans des quartiers réels de Los Angelès et New York, des endroits où aucun de nous n'aurait envie d'aller se balader même en plein jour, et pourtant, des milliers de personnes y vivent, n'ayant plus d'autre choix. Et bien sûr, la présence de plus en plus prégnante des insectes, utilisés comme armes. On en apprend énormément sur eux, Maxime Chattam ayant l'habitude de se documenter à fond sur ses sujets, et croyez-moi, ça risque de vous faire dresser les poils, parce que si les bébêtes décident un jour de prendre le pouvoir, elles sont bien plus nombreuses que nous ! Ce n'est pas cette histoire-là que l'auteur nous raconte, mais je n'ai pu m'empêcher de l'imaginer.

Un petit mot sur le titre, que je trouve particulièrement bien vu, parce qu'il résume parfaitement les deux axes de l'intrigue. En effet, il sera beaucoup question d'emprise et de manipulation dans l'histoire. Mais je ne vais pas tout vous dire, d'ailleurs mes "gardiens" me font signe que je dois m'arrêter là, sous peine de spoiler. C'est qu'ils ont envie d'attirer d'autres vict, pardon "lecteurs" dans leurs piè, zut "ces pages", je voulais dire. Et il faut bien reconnaître que je me suis bien laissée engluer, enfin captiver, par ma lecture !

Maxime Chattam fait partie de ces auteurs vers lesquels je reviens périodiquement, depuis la découverte de sa "Trilogie du Mal", il y a déjà une vingtaine d'années. J'aime sa façon d'immerger le lecteur en fournissant plein d'éléments réels et en extrapolant juste un peu, comme ici. On y croit, et ça fait d'autant plus peur. Ce n'est pas pour autant une lecture terrifiante, dans le sens "horreur", malgré le thème des insectes (sauf si vous êtes vraiment phobique). L'approche est bien plus psychologique, c'est ce qui me l'a rendue plaisante.

Le petit bémol : j'en aurai voulu un peu plus, j'ai eu l'impression que l'auteur s'auto-censurait un peu dans certaines scènes, peut-être justement pour ne pas faire fuir certains lecteurs sensibles ? Autrefois il n'aurait pas hésité. Mais hormis que ça me grattouille de partout depuis, je ne regrette pas d'avoir craqué sur cette couverture grouillante !
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