AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Funrider


Après avoir lu le Décaméron de Boccace (écrit autour de 1350) il y a un an je me dis naturellement que ça se ressemble beaucoup : plusieurs contes sont très similaires et on se dit qu'il y a du plagiat dans l'air. Chaucer, ayant beaucoup voyagé à travers l'Europe occidentale pour ses activités diplomatiques, a certainement lu l'oeuvre de Boccace durant ses pérégrinations, s'y inspirant énormément pour son oeuvre « les Contes de Canterbury », qui aurait été écrite, elle, autour de 1380.
Néanmoins cette oeuvre a une valeur propre, qui repose autant sur le fond (les contes en eux-mêmes et la manière dont les contes sont portés par leurs conteurs) que sur la forme (le style d'écriture de ces contes). C'est d'ailleurs ce qu'écrit André Crépin dans la préface de la version que j'ai lue « Ce qui importe n'est pas la nouveauté de l'intrigue mais le ton et la mise en perspective ».

Le fond tout d'abord avec la diversité des contes, narrés par un groupe de pèlerins représentant toute une frange de la population d'alors : un chevalier et son écuyer, des personnes d'Eglise (une prieure, une nonne, un aumônier, un moine, un frère mendiant, un curé), des artisans (commerçant, charpentier, tailleur, teinturier, tisserand, meunier), et d'autres : un universitaire, un juriste, un cuisinier, un marin, un médecin, une bourgeoise, un économe, un régisseur, un huissier, un aubergiste, etc, et Chaucer lui-même.
Les contes narrés sont pensés comme le miroir de la société et la morale des contes est bien souvent adaptable à notre société actuelle, tout comme les Fables de la Fontaine. J'ai particulièrement été impressionné par la densité du dernier conte, celui du curé. Quasiment 100 pages sur les péchés capitaux, leur définition, comment s'en prémunir et résister ou comment faire pénitence si on y a cédé. Un vrai prêche d'Eglise puissance xxl.

Sur la forme ensuite avec une variation dans le style utilisé pour chaque conte. Chaucer utilise parfois la prose et plus souvent le vers, en rimes, ou non, mais avec tout le talent d'un poète qui choisit ses mots pour en augmenter la signification et l'effet.
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}