Véritable reportage, cet écrit mène le lecteur en décembre 1851 et lui fait vivre le coup d'état qui introduit le second empire en le plaçant dans les coulisses de l'Elysée pour observer les acteurs, « les aventuriers », Fleury, Magnan, Morny, Persigny qui entourent le Président Louis-Napoléon, et leurs « exécuteurs de basses oeuvres », le préfet Maupas, le Colonel Espinasse qui occupent l'assemblée nationale et emprisonnent les rares députés remuants, dans une indifférence quasi complète de la population qui avait vu la République abolir les ateliers nationaux, sous les applaudissements de
Victor Hugo, et limiter le suffrage universel le 31 mai 1850.
Ecrit en insérant des dialogues extraits des mémoires ou rapports des acteurs du drame, ce roman est d'une grande rigueur et fort instructif. J'ai regretté malgré tout que son auteur se laisse aller à des comparaisons anachroniques (gilets jaunes par exemple) et adopte un ton assez méprisant vis à vis de la quasi totalité des personnes impliquées … à ses yeux nul ne sort grandi, ni le Président et son entourage, ni les opposants (députés ou membres de clubs), ni notre poète national
Victor Hugo. La faillite de la deuxième république et de ses dirigeants provoque le réflexe « sortez les sortants » qui condamne le régime. Scénario revécu lorsque la troisième république transmet ses pouvoirs au Maréchal Pétain à l'été 1940 et lorsque la quatrième république appelle le Général de Gaulle au lendemain du 13 mai 1958.
Cette découverte de
Nicolas Chaudun me donne envie et curiosité de découvrir ses autres ouvrages sur Haussmann, la débâcle de 1870 et l'incendie du Louvre.
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