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3.46/5 (sur 123 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1962
Biographie :

Après avoir dirigé la rédaction de Beaux-Arts magazine, Nicolas Chaudun a créé sa propre maison d’édition d’art, qu’il a revendue et quittée en 2013 pour se consacrer à l’écriture. Il est notamment l’auteur d’une biographie du baron Haussmann qui fait autorité. Aux éditions Le Passage, il a publié Des nouvelles du front en 2014.

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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
En seize ans et six mois de magistrature, Haussmann aura, de sa propre initiative, percé 64 kilomètres de voies nouvelles, suscité la construction de plus de 40 000 immeubles, multiplié par trois le nombre des réverbères à gaz, planté 80000 arbres d'alignement - cinq fois plus aux bois de Boulogne et de Vincennes ! - et creusé 585 kilomètres d'égouts ou de collecteurs souterrains.

Bien après la chute de l'hercule, Jules Simon, l'ennemi juré, sera bien obligé de le reconnaître : "II fit, en dix ans, plus qu'on avait fait en un demi-siècle."

Le repentir demeure en dessous de la vérité.
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Il n'y a pas qu'en 1940 que les musées parisiens ont dispersé leurs chefs-d'œuvre pour les soustraire aux probables saisies de l’envahisseur.

En 1870, déjà, avait été accomplie la première mise en sûreté des chefs-d'œuvre du Louvre, et cela dans des conditions homériques. Tandis que sur les champs de bataille Napoléon III sombrait dans l'opium et la dépression, l’impératrice Eugénie avait eu cette clairvoyance, quand même : pillées par l'oncle, les principautés allemandes s'empresseraient de récupérer leurs biens des mains du neveu vaincu. Alors que les hommes et les moyens manquaient, tout ce qu'il restait de vaillant étant immédiatement dirigé vers le front, alors même que les chefs bégayaient et que les ordres se contredisaient, des trains - quatre ? cinq ? - avaient filé à toute vapeur vers l'arsenal de Brest, chargés de Corrège, de Poussin, de Véronèse, de Champagne…
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Et que dire de la table du préfet ? Les grands soirs, c’était encore un service à la française. Cent soixante domestiques déboulaient alors, leurs favoris au rouleau,
d'une raideur impeccable sous la livrée municipale : culotte rouge, habit bleu, aiguillettes d'or. Leur cortège serré passait une multitude de mets différents, sans discontinuer, parmi lesquels l'hôte époustouflé n'avait qu’à designer de temps à autre ce dont il voulait bien se régaler.

L'incroyable énumération de bisques et de fumets, de turbotines et de croustades, de poissons en gelée, de cailles et d'écrevisses en buissons, dont un passage de sorbets vous reposait avant l'attaque des salmis de volaille et des rots, des gigues et, pourquoi pas, des suprêmes, puis celle des desserts et des mignardises à n'en plus se relever, tout ce bréviaire français, en somme, courrait sur des pages entières d'un velin filet d'or fin. Oh! il y avait toujours une fine bouche pour se plaindre, tel ce Fortoul, pâle ministre de I'lnstruction publique, qui, au soir du baptême du prince imperial, notait dans son journal: « Le gras était bien mauvais, et Ie maigre peu abondant. »

L’abondance, pourtant, même pour un rapide buffet d'honneur, faisait les choux gras des gazettes quotidiennes. On s'en délectait à l'avance : "Sept grands buffets semés ça et là [...] distribueront aux invités 25 000 glaces, 35 000 verres de punch, 15000 bouillons, d'innombrables gâteaux, sorbets, chocolats, liqueurs fraiches, cafés glaces, vins de toutes espèces."

Ces vins, justement, éclipsaient bien souvent les prouesses culinaires. La cave de l'Hotel de Ville faisait l'orgueil de son hôte. Pour avoir régné sur la Guyenne, Haussmann, il est vrai, s'y entendait. Et cela se savait. Le beau monde sifflait donc tout ce qu'Yquem, Lafite et Léoville pouvaient livrer de flacons, auprès desquels un chambertin ou une romanée-conti trouvait parfois grâce. Ce vin-là devait vous griser sans vous abattre, puisque après il fallait danser.
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Longtemps après la défaite, liquéfié sur votre lit de mort, vous accrocheriez la manche du fidèle ami qui vous veillait : "Dis-moi, Conneau, nous n'avons pas été des lâches à Sedan?" Non, Sire, vous n'avez pas été lâche. On vous reprochera amèrement d'avoir livré la place et l'armée sans avoir tout tenté, et cela 'malgré l'avis des généraux indignés", proclamerait jusqu'en 1918- quel hasard ! - le Nouveau Larousse illustré. Mais non, Sire, pas lâche ; un peu faible, peut-être ; humain, plutôt. Vous l'avouerez plus tard : "On a prétendu qu'en nous ensevelissant sous les ruines de Sedan, nous aurions mieux servi mon nom et ma dynastie. C'est possible. Mais tenir dans la main la vie de milliers d'hommes et ne pas faire un signe pour les sauver, c'était au-dessus de mes forces [...] Mon cœur se refuse à ces sinistrés grandeurs." Cette faiblesse, précisément, fut votre ultime grandeur. Car cette décision inéluctable, vous l’avez prise en souverain. Ce serait votre dernier geste d'empereur, un geste déplorable certes, mais accompli au-dessus d'une mêlée illisible, au milieu d'élans contraires et de tiraillements aveuglants. Vous avez "vu" le désastre et pris, d’autorité, la décision de ne pas le consommer tout entier.
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Dans mon dos, la ruche bourdonnait à s'en pulvériser les alvéoles. On faisait sauter des scellés, on décaissait, on rencaissait, on reclouait ce qu'on avait décloué la veille. La rumeur de dommages et même d'indélicatesses dans un dépôt voisin, au château de Coulans, et cela de la part de son responsable même, était parvenue jusqu'à notre essaim et en exaspérait les « ouvrières ».

Un inspecteur sans jugeote avait exigé d'audidonner le châtelain, le marquis de Beaucourt, or le pauvre homme, fait prisonnier le long de la Somme aux premiers jours de la guerre, n'était toujours pas rentré de captivité.

Ces violences administratives écœuraient Jaujard. Un rien le mettait en rogne. « Ce Bosschaert n'a rien à foutre ici, vous dis-Je ! » hurlait-il à chaque fois qu'on lui collait le bouquet sous le nez.
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De la même manière que le recouvrement de l'Alsace et de la Lorraine a pansé les plaies de la "débâcle", le siècle des totalitarismes a cicatrisé les égratignures du coup d'Etat. La grossièreté de nos mœurs politiques, leur attirail bling-bling surclasseront pour toujours la vulgarité présumée de la cour impériale. Napoléon III reparaît en champion des nationalités ; en homme fort par lequel aurait pu, dans la paix, arriver la démocratie... L'expédition du Mexique se justifierait presque, en contre-feu face à l'hégémonisme américain.

A ce train, on finirait par réhabiliter la plus fantasque de nos souveraines, et le plus lascif de nos monarques.
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Ni Murat ni Ney n'ont fait Ie Premier Empire ; tout au plus l’ont-ils illuminé . Si Haussmann n'a pas plus fait Ie Second, il en apparaît comme l'atlante, et Ie restera parce qu'il en porte sur les épaules tous les paradoxes.
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Eh oui ! ça me dit quelque chose, Courbet, espèce de termite-à-grande-gueule ! La Commune, la colonne Vendôme par terre et le feu partout dans Paris. Le grand foutoir, voilà ce que ça me dit !
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Le palais d'Orsay et ses décors par Chassériau? On l'a oublié. La manufacture des Gobelins avec sa collection de tapisseries dont certaines dataient du XVème siècle? Bah! les lissiers n'en ont pas moins poursuivi leur activité. L'Hôtel de Ville? On l'a rebâti; son pastiche a effacé dans les mémoires les fastes de l'original et les plafonds à jamais perdus d'Ingres et de Delacroix. Les Tuileries? Mais c'est un jardin! Ah? Il y avait un château, aussi? Oui, symbole de la monarchie...Oh bon! Mais le Louvre? Qui se rappelle l'incendie du Louvre. Peut-on imaginer un instant ses collections réduites en cendres? ses charpentes carbonisées? ses murs noircis? Le palais pourtant a perdu là ses avant-bras, pas encore dévolus au musée, fort heureusement . Il y a perdu également un pavillon et sa galerie, avec mille richesses, cette fois des trésors de bibliophilie... Il s'en est fallu d'un rien pour que la Grande Galerie de peinture ne flambe comme paille au milieu des combats.
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Qui commandait les corps-francs du secteur de Beaumont-le-Vicomte, par exemple ? Des corps-francs, il y en eut beaucoup autour du Mans, avant et après la bataille malheureuse. On avait jadis pas mal chouanné dans la Sarthe, en Mayenne ou dans I'Orne. Beaucoup de familles anciennes avaient conservé I'habitude de lever des bandes armées et de harceler tout intrus signalé dans leur bocage. On s’en faisait une fierté. Jean de La Varende en avait meme fait un roman, Le Centaure de Dieu.

Or, au nord du Mans, qui trouvait-on pour couvrir la retraite des régiments débandés de Chanzy ? Melchior du Daffoy, 4e marquis de Peyricars ! Son épopée n'avait pas trainé en longueur. Pris les armes à la main Ie 27 janvier, veille de I'armistice, il devait tomber crânement sous la salve du peloton (« Epargnez la tête et portez-la à la popote ; son jus raffermira vos cervelles, pauvres buses ! »).
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