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Critique de Alex8765


À la fin du mois de juin 1948, des baraquements sont créés à Haute-Boulogne situé à quelques pas de la citadelle à Belle-Île-en-Mer, qui sont devenus dès le 21 septembre de la même année, par décret du Ministre de l'intérieur, le dépôt de Belle-Île-en-Mer et qui s'est transformé en une colonie pénitentiaire avant de devenir une institution publique d'éducation surveillée pour enfants indisciplinés. Un lieu où la rigueur prévalait et où les punitions corporelles étaient monnaie courante. le lieu est demeuré célèbre pour sa révolte survenue en août 1934, suite au décès d'un garçon, roué de coups pour avoir mordu dans un morceau de fromage avant de manger sa soupe. Profitant des échauffourées au sein de l'établissement, une cinquantaine d'enfants sont parvenus à fuir. Alertée, la presse s'est naturellement emparée de ce fait divers et, par le truchement d'articles, a provoqué un émoi général, dénonçant des conditions inhumaines de détention. Au printemps 1947, le réalisateur Marcel Carné et son scénariste Jacques Prévert sont allés dans la région, afin d'y tourner « La fleur de l'âge » ou « L'île des enfants perdus ». Il devait y être question de la susdite révolte au bagne, mais également d'une histoire d'amour entre Serge Reggiani et Arletty, Anouck Aimée et un mutin. Par les faits d'un hasard qui induit souvent fort mal les choses, le projet a été abandonné, alors que les premiers bouts avaient été montés et montrés à un panel de connaisseurs. Un long métrage prometteur selon plus d'uns. Aujourd'hui, que reste-t-il de cette aventure, hormis quelques photographies qui témoignent de la volonté de concrétiser le script ? Rien, sinon des souvenirs ! Tous les rushes ont disparu. Malchance ? Torpillage ? Il s'est enfin avéré que cette galère a entraîné la rupture des maîtres-d 'oeuvre. Marcel Carné se repliant sur des thèmes de seconde zone et Prévert abandonnant progressivement les plateaux de cinéma. Nicolas Chaudin nous propose une enquête palpitante, en partant à la recherche des bobines perdues, stimulé par de maigres indices et énormément de fausses pistes. L'opportunité surtout de remonter à l'âge d'or du septième art français, qui se pratiquait alors en noir et blanc et qui basait ses succès sur une kyrielle de comédiens célèbres.
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