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Critique de Domichel


De tous les « méchants » de la bande dessinée, le plus célèbre est sans conteste Rastapopoulos, Roberto de son prénom, adversaire de Tintin et Milou et personnage récurrent dans les aventures de ces derniers. Les lecteurs qui l'ont croisé ont pu le craindre, enfants, par mimétisme avec Tintin, le détester pour les plus grands, en rire pour les définitivement plus âgés, et pour tous, quel que soit son âge s'étonner qu'il ne soit jamais puni ou tout au moins jugé.
Pourtant en 2016 il avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité dans une salle du tribunal de commerce de Bordeaux, par contumace s'entend, puisqu'aucune police même Interpol, n'a jamais pu l'appréhender.
En 2021 donc, un nouveau tribunal a été constitué, dans les règles en vigueur dans une démocratie respectueuse du droit. le procès en appel de notre lascar a eu lieu à Poitiers, avec un jury populaire, un président et ses deux assesseurs, des témoins pour la défense et l'accusation et même un expert psychiatrique criminel, sans oublier le procureur et l'avocat de la défense, lequel, bien connu des Tintinologues n'est autre que Albert Algoud.

Le livre qui relate les minutes de ce procès est un opuscule d'une centaine de pages, édité par Georg Éditeur dans sa collection Achevé d'imprimer. Je remercie au passage cette maison d'édition suisse et Babelio pour m'avoir envoyé ce livre lors de la dernière opération Masse Critique.

Pour qui a déjà assisté à un procès en assises, c'est mon cas, le déroulement est tout à fait similaire, avec les mentions liminaires, l'acte d'accusation, le défilé des experts et témoins, le réquisitoire du parquet et la plaidoirie de l'avocat, et enfin le verdict populaire et la condamnation par le président du tribunal.
Ce qui diffère et c'est heureux, c'est la durée du procès, la personnalité de l'accusé, celle de ses victimes et le sérieux plus ou moins assumé des acteurs de cette mise en scène. Car les références issues des albums où sévit notre accusé ne sont que de la bande dessinée, et si les morts véritables sont rares en BD de cette époque, il y en a, et les crimes commis ou commandités par notre homme sont bien réels. Chacun des acteurs de ce jugement aura eu à coeur de rédiger des textes cohérents, construits et bien étayés, et au final, même si l'issue du procès ne laisse que peu de surprise, tout aura été régulier et sincère.

Bon, vous l'aurez compris, tout cela n'était pas très sérieux, et si l'ensemble ne relève pas d'une littérature exceptionnelle et digne d'un prix Goncourt, on passe un agréable moment de lecture d'été. Pour les inconditionnels de Tintin et de ses aventures, je recommande l'excellent résumé des débats, assorti d'interviews des protagonistes, sur YouTube sous l'intitulé « J'ai Assisté au Procès de Rastapopoulos ! » par Aurélien Sama.
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