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Critique de donaldguertin


Tourbillon et labyrinthe : le Minotaure

Chauveau reprend la narration biographique d'un créateur qui a marqué les arts; elle s'attaque à Pablo Picasso. Dans un style serré d'informations abondantes, voire fouillées, elle martèle les événements ainsi que les personnages, placés sur la vie mouvementée de Pablo Picasso. Il s'en dégage une nette impression de spectateur d'une vidéo, dont le fil est presque en accéléré. Les informations sont tellement nombreuses, variées qu'il est difficile de tout lier; les recherches de l'auteure ont certes été fructueuses et menées à travers des sources variées. L'impression demeure, l'aperçu survit aux mots. La narration met en relief la turbulence des relations qu'a entretenues Picasso et les courants picturaux qui marquent sa longue carrière artistique : le bleu, le rose, le cubisme, le surréalisme, etc. C'est fascinant, même si les informations sont évanescentes : elles ne résistent pas au cours du récit. Certes, il s'en dégage un net sentiment de l'influence qu'a exercé Picasso sur son temps. Et que dire des centaines d'artistes, en arts picturaux et scripturaux, sur qui il exercera une influence.

Ce qui m'a particulièrement fasciné, c'est la fébrilité et la tourmente qui encerclent la vie des artistes sur Paris à cette époque. L'exubérante activité artistique domine la vie parisienne; tout semble converger vers la cité des Lumières. Dans ce mouvement, voire bouillonnement et effervescence, Picasso y joue un rôle prépondérant; il fait autorité. le dernier chapitre de ce premier tome porte sur le bombardement de Guernica et l'oeuvre magistrale que Picasso créera et exposera au pavillon d'Espagne lors de l'exposition universelle de Paris; cette toile est considérée comme le chef d'oeuvre de Picasso.

Contrairement aux autres oeuvres du même genre de Sophie Chauveau, dans celui-ci, la densité émotive a été évacuée au service du bombardement d'informations et d'explicitations des interactions. L'énumération excessive des personnages, des lieux, des courants, etc. atténue la dimension « charnelle » du récit. Oui, l'auteure mentionne à plusieurs reprises l'excessive pulsion sexuelle de Picasso, le Minotaure, mais tout semble être traité de façon neutre, froide, voire avec froidure. Cette carence est quelque peu décevante; le calvaire du lecteur est d'être confronté à une longue liste d'épicerie! Sans menu.
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