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Critique de boudicca


A Pangée, la tradition veut qu'à la fin de chaque cycle toutes les nations s'unissent et envoient des représentants participer à la fameuse chasse à l'Odalim, ce gigantesque monstre marin dont la mort augure le retour de la paix et de la prospérité sur le continent. Menée par le jeune Bhaca, la dixième chasse est sans aucun doute la plus imposante et la mieux équipée de toutes. Pourtant rien ne va se dérouler comme prévu pour le peuple des Ghiom qui va devoir remettre en question toutes ses croyances pour ne pas disparaître. Je ressors très mitigée de la lecture de ce roman qui dispose d'atouts indéniables mais qui, par bien des aspects, ne m'a pas particulièrement convaincu. Commençons d'abord par les points positifs au nombre desquels il faut citer la qualité du style de Christian Chavassieux qui nous livre ici des passages d'une grande beauté et particulièrement évocateurs. On peut également saluer la qualité et la subtilité de ses réflexions sur des thèmes tels que la guerre et le génocide, ou encore l'importance des mythes et de la mémoire collective. Malgré un début un peu laborieux, la première partie du roman se lit avec beaucoup de plaisir et de curiosité et nous narre tour à tour les événements ayant lieu sur terre (à Pangée même) et sur mer (avec l'avancée de la dixième chasse). Ce sont d'ailleurs ces passages au cours desquels on assiste à la traque de l'odalim qui sont à mon sens les plus réussis, ce qui explique pourquoi j'ai été aussi peu emballée par la seconde partie qui se contente de nous dépeindre un affrontement plus classique entre deux civilisations pourtant guère éloignées l'une de l'autre.

Parmi les autres qualités que compte l'ouvrage, il convient aussi de mentionner le soin tout particulier apporté par l'auteur à la construction de son univers qui se révèle d'une richesse et d'une originalité peu communes. Il suffit pour s'en convaincre de jeter un coup d'oeil à l'imposant glossaire qui accompagne le roman et qui nous détaille minutieusement les particularités de chaque espèce et de chaque peuple tout en apportant des précisions concernant la faune et la flore locale, l'architecture, les traditions... Pour plaisante qu'elle soit, cette abondance d'informations finit toutefois par se retourner contre l'auteur. C'est notamment le cas au début du roman avec lequel le lecteur, assailli par une quantité impressionnante de termes techniques ou de concepts inédits, pourra rencontrer quelques difficultés jusqu'à ce qu'il se familiarise petit à petit avec les réalités propres à l'univers de Pangée. Des réalités qui ne sont malheureusement trop souvent que survolées si bien que, malgré sa richesse, le monde de Christian Chavassieux m'a laissé quelque peu indifférente. Un problème auquel j'ai également été confrontée en ce qui concerne les personnages qui sont eux aussi très nombreux mais qui, pour la plupart, ne semblent être là que pour meubler l'espace autour des protagonistes. Quant à ceux qui parviennent malgré tout à se rendre attachants, l'auteur finit soit par les laisser complètement de côté, soit par régler leur sort en quelques lignes, de manière presque anecdotique. Les personnages principaux sont pour leur part plus développés et plus profonds, même si on pourrait regretter le côté un peu trop caricatural du « méchant » de l'histoire.

C'est très mitigée que j'ai finalement refermé le roman de Chrsitian Chavassieux dont l'univers se révèle certes original mais surtout trop technique et trop confus pour qu'on parvienne à véritablement s'y immerger. Dommage, car les chapitres consacrés à ce que je pensais être le coeur du récit, à savoir la chasse à l'odalim, sont, eux, une vraie réussite.
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