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Critique de ladesiderienne


Août 2003, la France compte ses morts sous une canicule qui n'en finit pas. Aux aurores, un couple de vieux paysans, Marie et Henri, quitte pour la première fois leur ferme du Roannais pour Cannes dans le taxi de Lily, la quarantaine bien conservée. Un road-trip d'une journée, presque un huis-clos, où la climatisation de la voiture qui protège des degrés extérieurs va permettre aux esprits de s'évader et à quelques confidences de s'échapper au fil des kilomètres qui défilent.

J'avais découvert avec bonheur la plume flamboyante de Christian Chavassieux à travers "La vie volée de Martin Sourire". le voici dans un autre registre, le roman noir, très noir... Une fois de plus, l'écriture sait s'adapter à la situation, (elle est aussi à l'aise dans la poésie que dans le sordide), mais aussi au langage, que ce soit celui de l'adolescente moderne ou du vieil agriculteur.
Si je ne me suis pas vraiment attachée à Lily la conductrice du taxi et à son histoire d'amour fantôme, j'ai tout de suite éprouvé de l'empathie pour le vieux couple. Leur façon de se houspiller sans cesse alors qu'ils ne peuvent se passer l'un de l'autre est finement saisie. Entreprendre ce voyage de la dernière chance, ensemble face à la maladie d'Henri, est courageux et beau dans sa finalité. La visite chez le "médecin" est quand même un moment d'anthologie.
Parallèlement au récit du voyage entrepris, la vie de ceux que côtoient habituellement les trois personnages, notamment celles des enfants, grands ou petits, va s'entremêler à l'histoire. Et là, l'auteur m'a perdue, à cause du spectre de la mort omniprésent qui plane sur chacun d'eux. Comme le pays sous les températures caniculaires, leurs vies se délitent, leurs problèmes personnels se greffant à une situation de crise nationale (qui n'est pas sans rappeler celle que l'on vit actuellement), en faisant des êtres totalement désabusés.

Alors que je suis une grande fan de polars glauques et de thrillers sanglants, le roman trop réaliste et noir me rebute. Un monde rural déliquescent, une société moderne aguicheuse mais trompeuse, une planète qui part à vau l'au, pas de quoi me changer les idées pendant cette période noire que le monde traverse. Cela me peine d'accorder un 11/20 à ce titre car l'auteur est presque un voisin, mais j'ai eu du mal à affronter cette atmosphère malsaine où les relents de la sueur côtoyaient les exhalaisons de la pourriture.
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