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Critique de Fenkys


« L'artefact insoupçonné » de Charles Chehirlian est le premier tome d'une saga de fantasy intitulée Kyan Rogh. Elle s'inscrit au sein d'un ensemble plus large : « Les chroniques de l'Anahsmut ». Il m'a été conseillé par une des premières chroniqueuses de « La paysanne ».


L'histoire.
Dans le monde de l'Anahsmut, plusieurs événements se produisent qui présagent de grands bouleversements. le royaume de Hellbard prépare une invasion de grande ampleur contre les royaumes voisins, dont le puissant royaume des Brumes. Celui-ci, jusqu'alors insignifiant, dispose maintenant d'une armée absurdement puissante, capable de conquérir le monde entier, obligeant ses voisins à revoir leur stratégie pour survivre. Dans le même temps plus au sud, des complots se mettent en place pour déclencher une guerre entre les deux principales puissances du continent, la Chyldérie et la Maravie où à tout le moins les empêcher de s'unir. Tout ceci annonce le retour d'un artefact très puissantque tout le monde avait oublié, donné par le dieu Kayn Rogh lui-même.


Les personnages
Il est difficile au début de déterminer quels sont les personnages importants du roman tant les histoires parallèles sont nombreuses. Certains que l'on croit majeurs ne restent en fait qu'un temps puis disparaissent, parfois définitivement tandis que d'autre prennent de l'envergure au cours du déroulement du récit. Toutefois, au fur et à mesure de la lecture, on finit par en distinguer quelques-uns.
— Emiaelle : c'est une guerrière très efficace et une grande amie, voire une confidente de la reine Irida de Chyldérie.
— Noyl : jeune mage dont la passion est d'inventer de nouveaux mécanismes.
— Gaalien : c'est le mage le plus puissant du monde. Il est le premier à comprendre ce qui est en train de se produire.
— Aranas : redoutable sorcière qui par le passé a tenté de détruire la Chyldérie.
On peut ajouter aussi au titre des personnages importants, les différents membres des familles régnantes des principaux royaumes qui jouent un rôle majeur dans l'histoire.


L'univers
L'histoire se déroule dans l'ouest du continent principal. Trois États ont une importance particulière, les royaumes de Chyldérie, de Maravie et celui des Brumes. Mais le monde s'avère beaucoup plus riche. Les pays sont variés tant en géographie, coutumes ou structure. Ce monde dispose aussi d'une mythologie et d'une histoire, ainsi que de ses territoires si lointains qu'ils en deviennent légendaires.
La magie est présente dans cet univers. Un État est même dirigé par un conseil de mages. Et d'ailleurs, le sujet de ce cycle est un artefact magique d'une puissance extrême donné aux hommes par le dieu Kyan Rogh lui-même, et détenant une partie de son pouvoir.


L'histoire
La narration n'est pas menée de façon linéaire. Au premier abord, elle peut paraître embrouillée. Et c'est vers la fin que tous les éléments se mettent en place et que l'on en comprend tous les tenants et les aboutissants. Au début, l'histoire va suivre les aventures de plusieurs personnages qui vivent leurs aventures indépendamment, sans que l'on comprenne ce qui les rattache entre eux. À cela se rajoutent quelques retours qui éclairent sur des événements passés fondamentaux pour appréhender le présent de l'histoire.


Le style
Tout comme le plan de l'histoire, le style de l'auteur se montre original. Il pousse la syntaxe et la grammaire dans ses retranchements, donnant à la narration un aspect un peu vieillot, légèrement poétique, qui se révèle agréable à lire et nous immerge davantage dans l'ambiance féodale de ce monde.
Enfin, pour ceux qui en connaissent le concept, l'histoire comporte – en plus de multiples rebondissements – un magnifique « hareng rouge » qui m'a totalement bluffé.


Mon avis
Quand j'ai commencé la lecture, j'ai été un peu perdu dans la multiplicité des personnages. Sans compter les retours en arrière que rien n'annonce, les chapitres ne comportant pas en effet de repères temporels. En particulier, à un moment, il m'a fallu plusieurs chapitres avant de comprendre que la narration venait de faire un saut de plusieurs siècles dans le passé. Au stade de l'histoire où il se produit, il n'a cependant pas entraîné de perte du fil du récit. Et plus tard, j'avais saisi les mécanismes de l'histoire et compris ce qu'évoquait ce genre de passage avant même leur fin.
Le principal défaut de ce roman reste cependant la longue mise en place de l'univers au début, malgré tout indispensable à la compréhension de la suite. Heureusement, cette introduction se révèle pleine d'action. Par endroit, elle constitue même une nouvelle histoire enchâssée dans la trame principale.
Toutefois, au fur et à mesure que la narration progresse, les éléments se positionnent à la manière d'un puzzle et la lecture s'en trouve facilitée. En fin de compte, nous avons un récit complexe comme je les aime avec des personnages variés et qui offre aussi bien de l'action que des scènes plus reposantes, voire par moment, romantiques. Et la surprise est souvent au rendez-vous.
Un autre aspect qui m'a également bien plu est qu'il échappe aux clichés du genre. le héros n'est pas un garçon de ferme, héritier d'un illustre ancêtre et qu'une prophétie a désigné comme le seul sauveur du monde. D'ailleurs, il n'y a pas de héros à proprement parler. Certains rôles s'avèrent plus importants que d'autres – Irida et Emaelle en Chyldérie, Korgh et Taros en Maravie, ou encore Gaalien – mais aucun ne semble prendre la prééminence sur les autres. D'ailleurs, certains personnages, si on les rencontre assez tôt dans l'histoire, révèlent leur importance assez tard.

C'est donc un roman peut-être un peu délicat à appréhender, mais si riche, foisonnant en action et en rebondissement, en individus intéressants avec une trame complexe. Une réussite.
Lien : https://wp.me/p9L3xe-66
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