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Critique de Sachenka


À ceux qui lisent cette critique sans connaître Blessures ni avoir lu ou entendu d'informations à son sujet, ne lisez pas la quatrième de couverture. Là, il est dévoilé l'identité du narrateur, pourtant restée voilée, cachée tout le long du roman. N'ayez crainte, je ne le ferai pas plus. Je regrette un peu l'avoir lue avant ma lecture, me privant du plaisir de la découvrir moi-même (j'adore les intrigues !). Ceci dit, découvrir cette identité n'est pas le but du livre et les indices sont rares donc, ne pas la connaître peut rendre la lecture du roman difficile. Parfois, on a besoin de quelques assises… Dans tous les cas, on suit les pérégrinations d'un médecin, toujours nommé « le docteur ». Il est mort, il y a un certain temps. Dix ans ? Cent ans ? On ne sait trop et ce n'est pas vraiment important. Son esprit erre d'un continent à l'autre, de son pays d'origine à un autre, où il a oeuvré plusieurs années, où il a trouvé sa vocation et, ultimement, sa mort. Quelques indices sont disséminés ça et là, permettant aux plus subtils deviner les lieux, les personnages. Bonnes chances à ceux qui s'y attèleront.

Donc, on baigne dans le mystère mais l'écriture fluide, lyrique, poétique de Ying Chen fait en sorte qu'on se laisse emporter par ses mots un peu comme on se laisser charmer au son d'une jolie berçeuse. Même si l'auteure habite le Québec depuis longtemps, sa plume a gardé ce petit quelque chose d'oriental, une musicalité, qualité esthétique que j'apprécie beaucoup. Elle favorise l'instrospection et c'est important, car on suit le docteur dans ses états d'âme, alors qu'il se rappelle ses moments dans son pays d'origine, ses parents qui ne le comprenaient pas, son épouse qui n'a su le maintenir à ses côtés. C'est qu'il avait des convictions : son désir d'aider son prochain, même à l'autre bout du monde, auprès de gens que ses compriotes et ses proches considéraient comme des ennemis. Et toutes ses expériences dans cet immense empire en crise, en proie à l'appétit des grandes puissances étrangères, à la division interne, à la guerre et à la violence. Là, il se rend compte que personne n'est complètement innocent mais il continue tout de même son oeuvre.

Mais tous ces souvenirs, et peu d'action… Pas que se soit à ce point important, ni que je souhaite que le roman devienne un feu roulant de péripéties, mais quelques gestes ou événements importants aident n'importe quel lecteur à s'accrocher, peuvent servir de point de repère. Par moments, je croyais m'y perdre un peu. Déjà que le docteur est si éthéré, distant, qu'il risque de disparaitre à tout moment… On a l'impression que l'auteure nous amène nulle part, que son oeuvre n'est qu'une succession de tableaux. À la fin, il n'en reste que des images évanescentes (je ne me rappelle clairement que de la rencontre avec le commandant et la scène où le docteur demande de la péniciline) et je n'ai pas l'impression d'avoir appris beaucoup sur le docteur, ce grand personnage historique, révéré à l'étranger et pendant longtemps oublié dans son pays d'origine. En d'autres mots, Blessures est une lecture agréable sur le coup mais il en reste peu par la suite…
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