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Critique de Zoeprendlaplume


Une chronique un peu particulière, aujourd'hui, si l'on peut appeler ça chronique. Car il s'agit davantage d'un retour sur une lecture abandonnée à un peu plus de la moitié du roman.

J'ai reçu ce livre dans le cadre de la Masse critique Mauvais genres de Babelio : à ce titre je remercie chaleureusement Babelio et la maison d'édition Payot-Rivages pour l'envoi du roman et leur confiance. Je suis donc d'autant plus embêtée de faire un retour de ce type. C'est bien la première fois que j'abandonne une lecture reçue en service de presse ou d'une masse critique. Et j'en suis vraiment navrée, et m'en excuse.

La lecture n'avait pourtant pas trop mal commencé. le roman se présente comme un thriller d'anticipation, et c'est ce qu'il est. Je trouvais même qu'il avait un aspect documentaire au-delà de sa nature romanesque, traitant de sujets difficiles avec un réalisme glaçant. le roman nous emmène sur une île déchetterie, là où sont recyclés tous les déchets de notre monde contemporain et aisé. La poubelle du monde riche, pourrait-on dire. C'est une peinture terrifiante qui est faite durant toute la première moitié du roman. Des conditions de travail lamentables, des humains traités comme des déchets, littéralement, donnant même lieu à un substantif : déchetier. Une écologie qui n'existe que sur le papier, des mers polluées, des sols vidés, de l'air irrespirable. Des gens qui survivent plus qu'ils ne vivent.
A ce tableau s'ajoutent deux dimensions supplémentaires : une lutte de trois clans qui ont la main mise sur l'île, et l'arrivée d'un américain soi-disant pour le compte d'une société de recyclage plus propre. Au final, ce ne seront que magouilles, argent sale et traite d'humains.
Un tableau bien sombre, très réaliste donc, avec plusieurs fils et personnages suivis dans un tout qui m'a paru quand même un peu décousu durant cette première moitié. Un peu de mal à m'y retrouver, à savoir où on allait, et quand le roman allait vraiment démarrer. Car je ne voyais venir aucun début d'intrigue, juste la sensation d'avoir une situation initiale qui s'étirait en longueur dans cette longue protase.
Malgré tout, c'était assez intéressant même si difficile, et ça se lit "facilement"; je veux dire par là, nulle difficulté dans la langue et j'ai trouvé la traduction très bien.

En revanche, arrive au milieu du roman une scène particulièrement difficile, à laquelle je ne m'attendais pas du tout. A vrai dire, je ne suis pas parvenue à m'en relever. D'abord, parce que je la trouve très longue. Ensuite, parce qu'elle m'a semblé d'une violence, d'une crasse et d'une dégueulasserie sans limites. Je n'ai pas réussi à supporter ça, et ça m'a mis mal à l'aise durablement. Et encore, c'est un euphémisme. J'ai aussi trouvé dommage (euphémisme encore) que ce type de scène concerne l'unique personnage féminin du bouquin croisé jusqu'ici. Et enfin, j'ai regretté que cette scène soit utilisée comme ressort narratif à l'intrigue.

Car enfin, le roman décolle. Enfin, la SF pointe le bout de son nez. Je déplore cependant encore une fois qu'il faille introduire une scène de ce genre sur un personnage féminin pour faire décoller un roman. N'a t-on aucune imagination ? Fallait-il vraiment en passer par là ? Je n'en suis pas convaincue et je regrette encore une fois cette représentation des femmes dans les romans, représentation que je rencontre toujours plus, comme si c'était un passage obligé. Bref, un agacement important en plus du malaise et du bouleversement qu'aura provoqués cette scène.
En attendant, enfin le roman prend de l'ampleur, avec une dimension SF au rendez-vous. J'ai eu une pensée à un moment pour un épisode de Tales from the loop, lorsqu'il y a fusion homme-machine.

Certainement que la seconde partie devait-elle être à la hauteur de mes attentes quand j'ai voulu lire ce roman. Sûrement, vu la première partie, devait-elle être vraiment explosive, imaginative, et conclure le roman dans un point d'orgue magistral.
Peut-être. Car en fait, je n'en sais rien; ma lecture s'est arrêtée quelques dizaines de pages après cette scène du milieu, ce concentré de violence pure. Je me suis donc passée de la seconde partie du roman, complètement incapable de retourner durablement dans ma lecture, incapable de séparer réalité et fiction.

J'ai longtemps hésité. Mais après discussion autour de moi, j'en ai conclu que j'avais atteint là mes limites. Je ne supporte plus du tout les violences auxquelles sont soumis les personnages féminins dans les romans. Je trouve ce côté systématique personnellement insupportable et je ne parviens plus à lire ce type de récits.
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