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Critique de MaxSco


Vous avez envie de dévorer un excellent polar avec, à côté de vous, un bon verre de Côtes-du-Rhône et un sandwich au camembert normand ? Vous saturez un peu des duos de flics d'outre-Atlantique ou de Scandinavie qui ne savent que commander burgers d'un côté, harengs de l'autre ? Alors, foncez ! Vous allez adorer @Meurtre en pleine page de @Gérard Chevalier (vous savourerez le titre plus tard !). Une intrigue qui tient vraiment la route et nous balade dans différents milieux ; un suspense qui nous tient en haleine jusqu'au bout, faisant fi de nos éventuelles conjectures, des personnages complexes, incarnés et attachants… Vous ne serez pas déçus ! Et quel humour ! @Meurtre en pleine page en regorge.
Le roman commence en pleine campagne normande, dans une vieille ferme retapée, dans un environnement d'oiseaux, de poissons, où l'on prend en compte les éléments de la nature et où l'homme n'est pas au centre du monde. Cette bâtisse rend un homme heureux, tout au moins un homme réconforté.
Cet homme, c'est le Commandant Jacques Garnier. Et c'est lui qui raconte. Dans son commissariat d'Argentan dans l'Orne, un meurtre secoue la routine des policiers et la bonne société du coin : un notable s'est fait assassiner. OK. On enquête. C'est difficile. Les Normands sont des taiseux. Et Garnier est un policier colérique. On saura pourquoi plus tard mais déjà, il exècre les cons. Heureusement d'ailleurs qu'il a Raymond comme voisin, un homme sage, aux rituels apéros/pastis et en connexion totale avec la nature. Garnier apprend beaucoup de lui, notamment sur les merveilles et le fonctionnement de la faune, de la flore, des éléments. Raymond ramène à la terre, Raymond est un ami indispensable.
Parce qu'en plus, il ne s'est pas facilité la vie, le Commandant Garnier. Sa femme et lui sont mariés mais ils ont décidé de ne pas vivre ensemble. Jacques aime Juliette. Cependant, cela n'empêche pas la relation brûlante qu'il entretient de temps à autre avec sa co-équipière, la Capitaine Fougère. Colette a un mari également et un enfant. L'imaginer dans une vie de famille, c'est peut-être la seule difficulté que j'ai rencontrée dans le roman. Je n'arrivais pas à la projeter dans ce rôle d'épouse et de mère. Colette, c'est une bombe. Les hommes la regardent tels le loup de Tex Avery, langue pendante et yeux exorbités. Ce qui est un « plus » lorsqu'il s'agit d'extirper des renseignements. le duo Garnier/Fougère fonctionne bien. C'est un macho, Garnier. Cela aurait pu le rendre détestable mais il n'est pas idiot, il assume et surtout, Juliette et Colette sont des femmes indépendantes. Elles le remettent régulièrement et vertement à sa place. Donc, contre toute attente, même ça, ça passe ! le duo apprend que le meurtre du notable normand a peut-être quelque chose à voir avec une affaire à Paris. Bon, je ne vais pas tout vous dire.
Garnier est mis au repos pour une semaine, ce qui lui permet de partir avec Juliette à Roscoff où vit sa soeur, son marin-pêcheur de beau-frère et leurs enfants. Cette semaine de vacances que Garnier appréhendait un peu à cause de ses relations pas terribles avec le beau-frère est rapidement raccourcie. le commissariat d'Argentan le rappelle en urgence. Nouveau meurtre. Et d'autres suivront. A un moment, Paris leur enverra même une profileuse. Elle est finalement sympathique, la profileuse Mais ces policiers de Paris envoyés au dernier moment, qui se prennent pour des cadors et sont prêts à récolter les lauriers d'une enquête qu'ils n'ont pas résolue, c'est odieux ! Illustration du sentiment de supériorité et mesquinerie de Paris vis-à-vis de la province.
Ces meurtres nous emmènent dans le milieu de l'édition littéraire. Ils sont reliés. Mais pourquoi ?
C'est passionnant, on ne peut pas lâcher @Meurtre en pleine page une seconde. C'est addictif, intelligemment addictif, intéressant. L'écriture de @Gérard Chevalier, vive et agréable s'adapte à tous les contextes, du langage soutenu au langage des voyous. Des références littéraires sont présentes tout au long de la lecture. Quelle pertinence et rareté dans les polars !
Par la voix de Garnier, @Gérard Chevalier égratigne, entre autres, la justice trop lente, les politiques et leur langue de bois… Les travers de notre société ne sont pas épargnés : des tics de milieux sociaux au tout numérique jusqu'à l'incompréhension ou le je-m'en-foutisme des hommes, occultant qu'à force d'exploiter la terre, nous vivons avec une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. de nombreuses espèces ont disparu. Pourquoi pas l'espèce humaine ? Nous vivons avec un pied dans le vide et nous regardons.
Complexité de l'être humain, complexité de l'enquête, diversité des chemins empruntés, beauté, beauté des oiseaux dont nous voyons les extraordinaires couleurs… Je m'arrête là de peur que mes mots ne soient réducteurs. J'ai adoré @Meurtre en pleine page de @Gérard Chevalier, roman truculent, passionnant et parvenant à maintenir le suspense jusqu'à la toute fin, accompagné par de sacrées tranches de rigolades. Il faut le faire ! Je suis preneuse pour d'autres polars de cet écrivain que je ne connaissais pas.
Merci à lui, merci aux éditions @palémon et merci à @nicolasbabelio qui nous permet d'élargir notre bibliothèque. C'est à chaque fois comme un cadeau de Noël renouvelé !

@Meurtre en pleine page : à lire. Absolument.


PS : ma critique arrive tard à cause de problèmes administratifs personnels ; le roman de @Gérard Chevalier a représenté pour moi un îlot de bonheur. Merci encore mille fois.


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