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EAN : 9782372606806
248 pages
Palémon éditions (20/01/2023)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Le Commandant Garnier vit dans un paradis de nature au coeur de la Normandie, auquel il voue aussi ses loisirs entre rénovation de bâtiments anciens, parties de pêche et observation de la gent ailée. L’activité de son commissariat d’Argentan, dans l’Orne, reste plutôt calme.
Aussi lorsqu’une personnalité locale est assassinée dans le parc de sa belle demeure, les remous ravagent la tranquillité ambiante. En binôme avec la capitaine Fougère, également sa bell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Reçu dans le cadre de la masse critique Mauvais Genre, un grand merci à Babelio et aux éditions du Palémon pour l'envoi de ce roman. La maison bretonne de Jean Failer, lui-même écrivain de polars, agrandit son rayon d'action en allant enquêter en Normandie.
Gérard Chevalier a un long pedigree, avant tout scénariste depuis plusieurs décennies. Il règne en maître dans les dialogues percutants teintés d'humour et dans la recherche de personnages sortant de l'ordinaire.
Je le découvre avec ce polar qui se passe dans l'Orne, département rural peuplé d'étangs et de forêts. le héros enquêteur adopte le triptyque local, les vieilles bâtisses, la pêche et l'ornithologie.
Dès la première phrase, on est dans le bain. « Un pic mar sur la pelouse », ça ouvre des perspectives, pas de commisérations évasives, entrons dans le vif du sujet. Une enquête qui tombe à pic en quelque sorte.
Personnellement, j'en ai « marre » des entrées fracassantes sous couvert d'originalité. Chez les pics, il n'y a que les verts et les noirs à oser atterrir sur le gazon à la recherche des fourmis.
Comment ça , je cherche la petite bête moi aussi ?
Bah, quand on désire utiliser un vocabulaire original, c'est mieux de savoir s'il est approprié, voilà tout. Mar signifie moyen, car c'est le nom du pic bigarré (noir, blanc, rouge ) qui se trouve entre l'épeichette et l'épeiche en considérant la taille. Alors là, c'est effectivement moyen d'avoir choisi le mar comme entrée en matière.
Après ces quelques lignes ornithologiques ( je suis sur les réseaux zoziaux, histoire de comprendre la prise de bec en prenant la plume ), revenons au bouquin.
Style enlevé, fluide, avec des dialogues incisifs précisant bien le caractère de chaque personnage. du grand art de ce côté. Un meurtre toutes les vingt pages, j'ai eu peur d'être vite submergé, mais on sait assez vite que ça se limitera à huit maxi.
Des membres d'un comité de lecture d'une maison d'édition qui se font trucider, la même arme, le même tireur. Attention les Babeliotes, il manquerait plus que l'on soit visés nous aussi, peut-être devrais-je modérer mes propos ? Mais je ne vois pas le Gérard, fût-il breton et moi normand, s'en prendre à son âge à ses lecteurs contestataires.
Car je vais encore sortir mes griffes. 244 pages au total et à la page 161, on apprend que l'une des lectrices du comité est décédée « naturellement », de maladie. Les enquêteurs ne se précipitent pas sur le mari, pourtant bien vivant. Louche.
Cette absence de considération m'a obsédée jusqu'au dénouement, que je me garderais bien de dévoiler.
Mais voilà, un pétard mouillé, qui ne sera pas occulté par le bouquet final. J'ai là aussi trouvé le procédé, machiavélique, mais décelable pour un adepte de polar. La ficelle est un peu grosse, juste assez pour aller se faire p(r)endre ailleurs.
Sinon, l'enquête fonctionne comme dans la série « Meurtres à » du dimanche soir à la télé, le bon vieux polar rural qui termine la semaine comme un anesthésiant. Alors là, je retire le qualificatif. Non, ici, l'humour prime toujours sur les plates réflexions policières, et puis il y a les amours illicites qui pimentent le scenario, même au fin fond de l'Orne.
L'auteur a gardé un peu de Bretagne, voyage dans la famille, pour ne pas trop perturber ses lecteurs habituels. On a le droit aussi à la flicaille parisienne qui déboule illico presto avec une profileuse pas piquée des hannetons. Un grand moment lorsqu'elle est confrontée à l'assassin ! de quoi donc passer un bon moment jusqu'à la fin.
C'est frais, enjoué, tonique, mais le scenario est cousu de fil blanc. A lire entre deux gros pavés, pour une pause relaxante, à défaut d'être exceptionnelle. Histoire de découvrir les maisons du secteur, et leurs agencements décrits minutieusement. Car de ce côté, il s'y connaît le Gérard. J'en entends certains déclarer « plus qu'en oiseaux ? »
Allez, c'était une petite provoc de ma part, pas mar ? Mais si peut-être, comment savoir ce qui se passe dans la tête d'un oiseau ? On ne va pas leur faire passer une expertise médicale. Forer un pic, ce serait quand même le comble !
Dernière anecdote : le personnage du juge comparé à un héron, La Fontaine est égalé. Vous voyez, j'apprécie.


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Vous avez envie de dévorer un excellent polar avec, à côté de vous, un bon verre de Côtes-du-Rhône et un sandwich au camembert normand ? Vous saturez un peu des duos de flics d'outre-Atlantique ou de Scandinavie qui ne savent que commander burgers d'un côté, harengs de l'autre ? Alors, foncez ! Vous allez adorer @Meurtre en pleine page de @Gérard Chevalier (vous savourerez le titre plus tard !). Une intrigue qui tient vraiment la route et nous balade dans différents milieux ; un suspense qui nous tient en haleine jusqu'au bout, faisant fi de nos éventuelles conjectures, des personnages complexes, incarnés et attachants… Vous ne serez pas déçus ! Et quel humour ! @Meurtre en pleine page en regorge.
Le roman commence en pleine campagne normande, dans une vieille ferme retapée, dans un environnement d'oiseaux, de poissons, où l'on prend en compte les éléments de la nature et où l'homme n'est pas au centre du monde. Cette bâtisse rend un homme heureux, tout au moins un homme réconforté.
Cet homme, c'est le Commandant Jacques Garnier. Et c'est lui qui raconte. Dans son commissariat d'Argentan dans l'Orne, un meurtre secoue la routine des policiers et la bonne société du coin : un notable s'est fait assassiner. OK. On enquête. C'est difficile. Les Normands sont des taiseux. Et Garnier est un policier colérique. On saura pourquoi plus tard mais déjà, il exècre les cons. Heureusement d'ailleurs qu'il a Raymond comme voisin, un homme sage, aux rituels apéros/pastis et en connexion totale avec la nature. Garnier apprend beaucoup de lui, notamment sur les merveilles et le fonctionnement de la faune, de la flore, des éléments. Raymond ramène à la terre, Raymond est un ami indispensable.
Parce qu'en plus, il ne s'est pas facilité la vie, le Commandant Garnier. Sa femme et lui sont mariés mais ils ont décidé de ne pas vivre ensemble. Jacques aime Juliette. Cependant, cela n'empêche pas la relation brûlante qu'il entretient de temps à autre avec sa co-équipière, la Capitaine Fougère. Colette a un mari également et un enfant. L'imaginer dans une vie de famille, c'est peut-être la seule difficulté que j'ai rencontrée dans le roman. Je n'arrivais pas à la projeter dans ce rôle d'épouse et de mère. Colette, c'est une bombe. Les hommes la regardent tels le loup de Tex Avery, langue pendante et yeux exorbités. Ce qui est un « plus » lorsqu'il s'agit d'extirper des renseignements. le duo Garnier/Fougère fonctionne bien. C'est un macho, Garnier. Cela aurait pu le rendre détestable mais il n'est pas idiot, il assume et surtout, Juliette et Colette sont des femmes indépendantes. Elles le remettent régulièrement et vertement à sa place. Donc, contre toute attente, même ça, ça passe ! le duo apprend que le meurtre du notable normand a peut-être quelque chose à voir avec une affaire à Paris. Bon, je ne vais pas tout vous dire.
Garnier est mis au repos pour une semaine, ce qui lui permet de partir avec Juliette à Roscoff où vit sa soeur, son marin-pêcheur de beau-frère et leurs enfants. Cette semaine de vacances que Garnier appréhendait un peu à cause de ses relations pas terribles avec le beau-frère est rapidement raccourcie. le commissariat d'Argentan le rappelle en urgence. Nouveau meurtre. Et d'autres suivront. A un moment, Paris leur enverra même une profileuse. Elle est finalement sympathique, la profileuse Mais ces policiers de Paris envoyés au dernier moment, qui se prennent pour des cadors et sont prêts à récolter les lauriers d'une enquête qu'ils n'ont pas résolue, c'est odieux ! Illustration du sentiment de supériorité et mesquinerie de Paris vis-à-vis de la province.
Ces meurtres nous emmènent dans le milieu de l'édition littéraire. Ils sont reliés. Mais pourquoi ?
C'est passionnant, on ne peut pas lâcher @Meurtre en pleine page une seconde. C'est addictif, intelligemment addictif, intéressant. L'écriture de @Gérard Chevalier, vive et agréable s'adapte à tous les contextes, du langage soutenu au langage des voyous. Des références littéraires sont présentes tout au long de la lecture. Quelle pertinence et rareté dans les polars !
Par la voix de Garnier, @Gérard Chevalier égratigne, entre autres, la justice trop lente, les politiques et leur langue de bois… Les travers de notre société ne sont pas épargnés : des tics de milieux sociaux au tout numérique jusqu'à l'incompréhension ou le je-m'en-foutisme des hommes, occultant qu'à force d'exploiter la terre, nous vivons avec une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. de nombreuses espèces ont disparu. Pourquoi pas l'espèce humaine ? Nous vivons avec un pied dans le vide et nous regardons.
Complexité de l'être humain, complexité de l'enquête, diversité des chemins empruntés, beauté, beauté des oiseaux dont nous voyons les extraordinaires couleurs… Je m'arrête là de peur que mes mots ne soient réducteurs. J'ai adoré @Meurtre en pleine page de @Gérard Chevalier, roman truculent, passionnant et parvenant à maintenir le suspense jusqu'à la toute fin, accompagné par de sacrées tranches de rigolades. Il faut le faire ! Je suis preneuse pour d'autres polars de cet écrivain que je ne connaissais pas.
Merci à lui, merci aux éditions @palémon et merci à @nicolasbabelio qui nous permet d'élargir notre bibliothèque. C'est à chaque fois comme un cadeau de Noël renouvelé !

@Meurtre en pleine page : à lire. Absolument.


PS : ma critique arrive tard à cause de problèmes administratifs personnels ; le roman de @Gérard Chevalier a représenté pour moi un îlot de bonheur. Merci encore mille fois.


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Avec son commandant Garnier, Gérard Chevalier immerge avec Meurtre en pleine page au coeur du département de l'Orne où la nature règne impétueuse et magnifique pour une enquête façon polar, type France 3 le samedi soir mais sans attraction touristique ni dépliant d'office de tourisme. Ici, nous sommes au royaume de la nature, des maisons anciennes à rénover et de la diversité ornithologique.

Car en plus d'être un flic, le commandant Garnier aime plus que tout contempler la nature, rebâtir des vieilles bâtisses et se laver l'esprit en plantant sa méditation au bord de l'eau.

L'enquête commence par la découverte d'un cadavre dans un manoir près de Silly. Puis, les morts s'enchaînent faisant penser à un tueur en série. Sauf qu'au fil des meurtres, un comité de lecture semble visé.

Gérard Chevalier propose un roman policier des plus classiques, sans grande surprise, avec des références littéraires, historiques et culturelles disséminées de-ci de-là.

Seulement, c'est le comportement du fameux commandant qui m'a interrogée. Que deux enquêteurs se bécotent tout au long du polar, ce sont les affaires de l'écrivain qui pense pimenter son écrit de cette manière. Mais, Gérard Chevalier attribue un comportement machiste hypersexué à son flic de polar. J'avoue que cela m'a dérangée (Voir les citations).

Du coup, ma lecture a été orientée à la recherche de ce genre de précisions, complètement obsolètes depuis #MeToo. Certes Gérard Chevalier a été acteur et scénariste de cinéma et de série de télévision à succès, il y a longtemps.

Mais, même si on est sénior, garder une certaine fraîcheur c'est justement faire évoluer ses représentations. À l'évidence, Gérard Chevalier en a oublié quelques-unes !
Remerciements

À @Babelio_ et sa Masse critique et @editionsPalemon pour #Meurtreenpleinepage de #GérardChevalier
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Si vous n'êtes amateur que de romans policiers lourds, denses et noirs, passez votre chemin. Ici, tout est beau, pas toujours léger, mais il flotte néanmoins une ambiance bon enfant, optimiste. La preuve que l'on peut faire de bons romans policiers avec de la bonne humeur et des bons sentiments. L'ambiance peut être également chaude lorsque le désir s'empare du commandant Garnier et/ou de sa collègue la capitaine Fougère, ce qui arrive assez régulièrement, mais je rassure les chastes oreilles et yeux, tout est suggéré, rien n'est décrit.

Dans de longues digressions si l'on considère que Gérard Chevalier écrit un polar -mais l'on peut aussi prendre le sujet à l'envers et se dire que l'auteur écrit un roman naturaliste dans lequel l'intrigue -tout à fait originale- serait la digression-, le romancier décrit la nature, son amour pour la France profonde, ses habitants qui travaillent et vivent sans faire de bruit, ses animaux et son patrimoine. Cela fonctionne bien, ça ne fait ni roman régionaliste -au sens péjoratif ou certains l'entendent- ni franchouillard-chauvin. C'est simplement -et c'est beaucoup- un roman qui se lit le sourire aux lèvres et l'envie d'aller voir dans son jardin la nature et les oiseaux. Gérard Chevalier est un auteur malicieux, plein de bons mots et d'humour, c'est entre autres, ce qui ressort de cette lecture.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Quand l'homme préhistorique éprouvait des envies, il ne regardait pas sa montre pour déjeuner, ou aller au travail; chevaucher la femelle qu'il convoitait, c'était tout de suite. Était-elle consentante? C'est une autre question. Y avait-il plusieurs amateurs ? en est une autre. Personnellement, je ne le supporterais pas. Donc, je ne veux pas savoir si Juliette, comme moi, a une autre vie. Je ne lui demande pas, mais si je tombe sur son amant à l'improviste, je lui casse la gueule. (p. 75)
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Sa haute stature, sa minceur, et sa façon d'écouter sans bouger, évoque le héron, ce qui lui a valu ce surnom. Son grand nez fin, ses yeux perçants, et ses cheveux raides coiffés en arrière complètent l'analogie.
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Lors de notre retour vers la scène du crime, je profite d'être à couvert pour attraper Colette, la plaquer contre un arbre, et assouvir provisoirement par une exploration in sutu ce désir qui m'empêche de penser librement. Je suis conforté dans mon action par une acceptation qui déborde largement le cadre du simple consentement. (p. 25)
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Il faut ressentir de puissantes pulsions sexuelles pour avoir envie de filles habillées comme des ouvriers du bâtiment, alors qu'elles sont sorties en soirée. (p. 28)
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J'aime les femmes, à part certaines harpies sur lesquelles je roulerais bien avec ma voiture, sans m'arrêter. (P. 48)
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