Je ne peux le croire

Son ombre est restée (Nagasaki)

La boule de feu bleu
sur le moment je n'en vis
que la beauté !
73884 atomisés morts
je ne le sus qu'après.

La médecine
qui progresse sans cesse
saura cacher cette cicatrice
Mais ma colère je ne pourrai
jamais l'effacer

Anniversaire de la bombe A
le feu sacré est allumé
aux J.O. de Rio

Commémoration
des atomisés Les mains
deviennent des poings

Je voudrais être en terre
avant que ne s'estompe
ma tristesse

La pièce assombrie
je pleure sans entrave
sans cacher mes larmes

Des années
de tristesse et de douleur
Mes marques aussi se flétrissent

Mes haïkus ressemblent
à la chanson d'un disque usé
qui se répète

Les os de mes trois gosses
je les ai mis dans un pot
pris dans les décombres


La mère de mes enfants est morte elle aussi, trente-six ans.

Les os de mes gosses
à côté de ma femme aux
seins gonflés de lait

J'ai tout perdu
Dans mes mains après la bombe
quatre actes de décès

La poésie m'a quitté.
Seul le désastre me reste.

Notre chat
Ne sait pas
Qu'il lèche
La pluie de césium
De son pelage mouillé