Le bleu
du vent du soir
mêlé à la pivoine blanche
Setsuko Shimitzu
Au firmament
montent à nouveau
des gerbes d'oiseaux
Kyoshi Takahama
Cigales d’automne
Les lettres d’un défunt
Restées dans le porte-lettres »
Setsuko Shimizu
Les fines branches des saules pleureurs
se mêlent et se demêlent
sous le vent printanier
Fumiko Araï
Le bruit de l'eau
éclairé par la lune,
plus intense
Sueko Fuji'i
Par les fenêtres de l'école fermée
voir des pétales de cerisier
soulevés par le vent
Haruo Mizuhara
(Les haïkus)
Ils nous offrent ainsi cette dernière leçon de musique et d'épure : less is more. On le sait, pour qu'un son résonne, il faut du silence et de l'espace autour. Le haïku porte cette loi physique à son point d'incandescence, et célèbre les fiançailles, réputées contradictoires, de la rigueur et de l'émotion.
Préface d'Olivier Adam
Les chants des cigales m'encerclent
pareils à des étincelles -
Soudain seule
La neige tombe toujours
que je la regarde
ou que je ferme les yeux
Chieko Watanabe
Goutte à goutte
les lumières du passé
s'écoulent de la Voie lactée d'hiver
Gorô Nishikawa