AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Allily


Crimée – on ne saura pas l'année exacte mais les Rouges sont là, nouveaux maîtres du destin russe.

Et la famine aussi. Implacable, écrasant tout sur son passage : les corps comme la morale.

Un homme vit – peut-on encore appeler cela la vie ? Lorsque tout se résume à trouver de la nourriture et à couper du bois pour l'hiver.

Pas de rebondissements, ni d'actions tonitruantes. Non, pour cela il faut avoir encore le ventre plein. Lorsque la nourriture vient seulement en rêve, toutes les actions sont pesantes et insupportables.

Il faut discuter avec les voisins, tant qu'ils sont encore là. Parfois tendre un peu de cette nourriture si durement acquise à une enfant qui meurt de faim. Parfois accepter un cadeau inattendu.

Les jours se suivent longs, préludes à une nuit sans sommeil, hantée par la faim, à guetter les voleurs de bétail.

Une vache ou une chèvre sont plus précieuses que les bijoux en or. Tout s'échange contre une bouchée de pain, les corps des enfants également.

Famine des corps et famine des âmes.

Autour, les montagnes ne s'effondrent pas devant tant de malheur, les oiseaux continuent leurs courses dans le ciel.

Comment raconter l'horreur ? Avec un texte limpide, acéré comme la faim ?

Non, l'auteur se joue des atrocités dont il a été le témoin par une plume poétique, faisant ressentir au lecteur cette incommensurable détresse .

Récit bouleversant de la famine, du malheur de ceux dont l'histoire ne retiendra pas le nom. Récit servi par une poésie qui tout à la fois réussit à être pudique pour narrer les horreurs mais sans rien en occulter. Un roman qui se lit gorge nouée, coeur serré…Un véritable chef d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}