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Critique de Tiphrom
Voilà une très belle pièce contemporaine signée Christophe de Choisy.
Le dramaturge nous invite dans le monde de la création, non pas pour une visite guidée mais bien pour une véritable immersion.
Il nous propose de partager le quotidien (décompté depuis un mystérieux J-1000) de Raphaël et Michaël, sculpteur et peintre, dans la double attente (éternelle, semble-t-il) de la reconnaissance : il faut créer "l'oeuvre", celle qui marquera les esprits en exprimant leur propre vision du monde ; il faut "exposer" l'oeuvre et revenir ainsi au réel, celui des galeries qui tergiversent et refusent.
Contemporaine dans son traitement (les didascalies prévoient l'utilisation de la vidéo sous forme de "reportages" sur les deux artistes, une interview est même simulée depuis Beaubourg), cette courte pièce l'est aussi dans sa construction : le quatrième mur n'est pas un obstacle mais un ami, on le détruit souvent par l'apparté direct, créant ainsi, au-delà des deux protagonistes, un second dialogue principal directement avec le lecteur (ou le public). Très bien employée, avec une grande justesse, cette technique permet une lecture plus profonde de la relation des deux artistes, complexe, intense et tourmentée par le besoin créatif (quitter le monde réel pour ne figurer que le leur) et la nécessité matérielle.
Une délicieuse lecture, que j'espère voir sur scène désormais !
Merci à Babelio et Masse Critique pour cette découverte.
Le dramaturge nous invite dans le monde de la création, non pas pour une visite guidée mais bien pour une véritable immersion.
Il nous propose de partager le quotidien (décompté depuis un mystérieux J-1000) de Raphaël et Michaël, sculpteur et peintre, dans la double attente (éternelle, semble-t-il) de la reconnaissance : il faut créer "l'oeuvre", celle qui marquera les esprits en exprimant leur propre vision du monde ; il faut "exposer" l'oeuvre et revenir ainsi au réel, celui des galeries qui tergiversent et refusent.
Contemporaine dans son traitement (les didascalies prévoient l'utilisation de la vidéo sous forme de "reportages" sur les deux artistes, une interview est même simulée depuis Beaubourg), cette courte pièce l'est aussi dans sa construction : le quatrième mur n'est pas un obstacle mais un ami, on le détruit souvent par l'apparté direct, créant ainsi, au-delà des deux protagonistes, un second dialogue principal directement avec le lecteur (ou le public). Très bien employée, avec une grande justesse, cette technique permet une lecture plus profonde de la relation des deux artistes, complexe, intense et tourmentée par le besoin créatif (quitter le monde réel pour ne figurer que le leur) et la nécessité matérielle.
Une délicieuse lecture, que j'espère voir sur scène désormais !
Merci à Babelio et Masse Critique pour cette découverte.
