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Critique de batlamb


Ce court texte nous permet d'effleurer le quotidien d'un moine bouddhiste du Japon moyenâgeux. On trempe notre doigt de lecteur à la surface de ses jours transitoires. Il les compare (comme toute l'impermanence du monde) à un nuage d'écume « qui flotte dans les remous » avant d'être englouti.

« Je considère mon être comme un nuage flottant ; je ne compte pas sur lui, et je ne le dédaigne pas. Toute la joie de ma vie repose sur l'oreiller où je goûte un sommeil léger ; tout l'espoir de ma vie réside dans les beautés des saisons. »

Pour atteindre cette légèreté, il faut beaucoup de force quand on a connu le monde des hommes et toutes ses catastrophes, dont la description compose une bonne moitié du texte. A travers les tourments des autres, Kamo No Chômei (c'est le nom de notre moine) suggère sans la révéler une histoire personnelle emplie de honte, qui lui a fait perdre foi en l'amitié et le fait même douter de sa piété.

« Mieux vaut avoir pour amis la harpe et les flûtes, la lune et les fleurs »

La pudeur du texte et sa simplicité rejoignent le dénuement de la vie du moine, ce qui suggère une pratique rigoureuse de sa foi, même s'il affirme ne pas se donner de règles. Les quatre éléphants de Foughenn (Puxian / Samantabhadra) semblent maintenir l'écume à la surface encore quelques temps. Plastronné sur l'armoire de la cabane, ce bodhisattva (et d'autres) participent du feng shui de Kamo No Chômei. Ses pensées pérégrinent vers l'ouest à travers sa fenêtre d'où descend la lumière d'Amida.
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