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Critique de Luniver


Les médias jouent un rôle capital dans une démocratie, puisqu'ils doivent avertir la population de ce qu'il se passe dans le monde et du sort que leur réservent les politiques, dénoncer les dysfonctionnements et les malversations, et donner à chaque citoyen la capacité de faire des choix éclairés.

Pour Chomsky, ce rôle n'est plus (ou n'a jamais été) assumé, la vision du monde que proposent les médias les plus en vue restant très étroite : tout le monde s'accorde sur les buts à atteindre, il ne reste que quelques pinaillages sur les moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir. L'auteur identifie quatre filtres qui justifient cette situation :
1) les coûts prohibitifs de création et de maintenance d'un média, accessible seulement aux individus ou aux groupes fortunés ;
2) l'importance de la publicité dans les revenus d'un média : on ne vend plus de l'information aux lecteurs, mais du temps de cerveau aux publicitaires. Avoir un message en phase avec leurs attentes est primordial pour la survie financière d'un média ;
3) La course à l'exclusivité impose de diffuser les communiqués officiels rapidement, sans perdre de temps dans des vérifications et recoupements coûteux et lents ;
4) On ne mord pas la main qui nous nourrit : au vu des trois premiers points, on se rend compte qu'on ne peut déjà plus mordre grand monde.

Une fois passée cette introduction, Chomsky repasse en revue quelques événements marquants survenus dans les années 70-80 et de leurs traitements dans les médias américains. La couverture des assassinats, des élections litigieuses, … varie fortement en fonction du fait que le pays traité soit un ami ou un ennemi des États-Unis.

Ce passage entre la structure des médias et la politique américaine m'a un peu déçu. La description que fait Chomsky reste assez basique, et il prend pour acquis dans le reste de l'essai que les médias américains ne relaieront que les faits qui seront favorables au gouvernement. Je m'attendais à une critique plus fouillée du système médiatique, et surtout plus universelle : on reste ici uniquement centré sur la politique américaine des années 80, et même si on repère des similitudes dans d'autres pays et dans d'autres époques, la généralisation ne va pas de soi.
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