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Comment la propagande médiatique systématique garantit-elle la domination des vastes institutions de tyrannie privée de la haute finance transnationale qui régissent le processus de la "mondialisation"?

Construites de manière hiérarchique, échappant progressivement à tout contrôle démocratique, ces institutions sont nées selon Chomsky du même sol que le fascisme ou le bolchevisme, ces autres manifestations contemporaines du totalitarisme.

La mondialisation de l'économie marque une phase historique particulière de leur développement visant à accroître leur pouvoir et maximiser leurs profits et pour l'essentiel ne ressemble ainsi en rien à ce qu'on nous assure qu'elle signifie. Examiné de près, le libre échange, dans une substantielle mesure, n'est ni libre ni ne concerne des échanges. le marché du néo-libéralisme n'a à peu près rien à voir avec ce que le libéralisme classique appelait le marché et constitue en fait une façon pour le public de subventionner des tyrannies privées: seuls les pauvres, les travailleurs sont soumis à la discipline du marché pendant que l'État participe au démantèlement des gains, d'inspiration keynésienne, réalisés après la Deuxième Guerre mondiale. Dans cette perspective santé, éducation, protection sociale sont des acquis à démanteler et à privatiser pour accroître le profits des tyrannies privées.

La propagande médiatique est là pour zombifier les populations afin qu'elles consentent "librement" à leur propre mise à mort.
Lien : http://1libertaire.free.fr/N..
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Les médias jouent un rôle capital dans une démocratie, puisqu'ils doivent avertir la population de ce qu'il se passe dans le monde et du sort que leur réservent les politiques, dénoncer les dysfonctionnements et les malversations, et donner à chaque citoyen la capacité de faire des choix éclairés.

Pour Chomsky, ce rôle n'est plus (ou n'a jamais été) assumé, la vision du monde que proposent les médias les plus en vue restant très étroite : tout le monde s'accorde sur les buts à atteindre, il ne reste que quelques pinaillages sur les moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir. L'auteur identifie quatre filtres qui justifient cette situation :
1) les coûts prohibitifs de création et de maintenance d'un média, accessible seulement aux individus ou aux groupes fortunés ;
2) l'importance de la publicité dans les revenus d'un média : on ne vend plus de l'information aux lecteurs, mais du temps de cerveau aux publicitaires. Avoir un message en phase avec leurs attentes est primordial pour la survie financière d'un média ;
3) La course à l'exclusivité impose de diffuser les communiqués officiels rapidement, sans perdre de temps dans des vérifications et recoupements coûteux et lents ;
4) On ne mord pas la main qui nous nourrit : au vu des trois premiers points, on se rend compte qu'on ne peut déjà plus mordre grand monde.

Une fois passée cette introduction, Chomsky repasse en revue quelques événements marquants survenus dans les années 70-80 et de leurs traitements dans les médias américains. La couverture des assassinats, des élections litigieuses, … varie fortement en fonction du fait que le pays traité soit un ami ou un ennemi des États-Unis.

Ce passage entre la structure des médias et la politique américaine m'a un peu déçu. La description que fait Chomsky reste assez basique, et il prend pour acquis dans le reste de l'essai que les médias américains ne relaieront que les faits qui seront favorables au gouvernement. Je m'attendais à une critique plus fouillée du système médiatique, et surtout plus universelle : on reste ici uniquement centré sur la politique américaine des années 80, et même si on repère des similitudes dans d'autres pays et dans d'autres époques, la généralisation ne va pas de soi.
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Je me retrouve un peu enquiquiné avec ce grand classique de Noam Chomsky, écrit en collaboration avec Edward S. Herman. Si ce dernier est un inconnu pour moi, j'ai souvent lu le premier, notamment des articles ou des billets d'humeur de sa part. Ce qui m'a donné envie de m'attaquer à son gros morceau - le plus connu - lorsque l'occasion est arrivée.

Autant le dire tout de suite : ce n'est pas pour tout le monde. Je pense que même les personnes les plus enclines à se farcir un essai comme celui-ci (une thèse, en gros) risquent de s'énerver un minimum devant la répétitivité de la démonstration (les médias sont des acteurs majeurs de la propagande) ainsi que l'absence de diversité des situations (grosso modo, les Etats-Unis de la deuxième partie du vingtième siècle). Si ces deux constats ne vous ont pas déjà fait fuir, vous allez probablement vous amuser.

Pourquoi s'amuser ? Et bien, on apprend tellement de choses ! Des noms, des lieux et des anecdotes qui nous sont inconnues... le genre qui nous fait hurler de rire ou de rage. Malheureusement - et c'est toute la raison d'une note aussi "basse" de ma part - nous sommes également en terrain connu (en ce qui me concerne) au niveau de la thèse appuyée par le livre : les médias sont le relais de la propagande étatique et économique, de façon consciente et/ou par l'auto-censure. Si vous êtes déjà bien à l'aise avec tous les tenants et aboutissants de cette situation, cet ouvrage ne vous apportera qu'un éclairage "universitaire", rien de plus.

Mais bon, par les temps qui courent et la dissolution de l'esprit critique, ce n'est déjà pas si mal...
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Il s'agit d'une réédition du livre " Manufacturing Consent, The Political Economy of the Mass Media" sorti en 1988, puis en 2002 (enrichi). Ses 2 auteurs pensent que la propagande n'est pas l'apanage des états totalitaires mais que les démocraties en usent abondamment.

- Dans la 1ère partie du livre, ils décrivent un "Modèle de propagande" qui serait en place aux USA (tous les détails sont sur l'internet). Ce modèle de propagande laisse entrevoir "que la fonction sociétale des médias est en réalité d'inculquer et de protéger les objectifs économiques, sociaux et politiques de groupes privilégiés qui dominent la société locale et l'État". On est loin de l'idyllique et classique vision des médias occidentaux! Vous vous êtes aussi pâmés d'admiration devant l'intégrité du journalisme américain en regardant "Les hommes du président" (avec R.Redford et D.Hoffman)? Désolé, l'affaire du Watergate ne peut servir d'étendard... (Ça n'enlève rien au mérite de Carl Bernstein et Bob Woodward).
- Dans les parties suivantes du livre, les auteurs passent ce Modèle à l'épreuve de certains évènements impliquant des intérêts américains à travers le monde (Amérique du Sud, Indochine, etc.). Ils scrutent méticuleusement les médias et relèvent des différences de traitement de l'information très significatives selon que les faits servent ou non ces intérêts.

Comment la propagande est-elle possible en démocratie?! Après les explications et démonstrations de Chomsky et Herman, vous admettrez probablement que la propagande n'est pas seulement possible mais effective.
Si beaucoup de journalistes disent sincèrement pouvoir travailler en toute liberté, c'est généralement parce qu'ils ne dérangent personne (ou qu'ils arrangent certains groupes puissants et influents), c'est qu'ils ont assimilés ce qu'on attend d'eux.

Diverses raisons pour lesquelles j'ai aimé et je recommande ce livre:
- Il se lit avec la même frénésie qu'un roman (je regrette que les faits décrits ne soient pas fictifs).
- Un livre sérieux, clair, très argumenté et étayé de références.
- Je ne pouvais m'intéresser à la politique à l'époque où la première version de ce livre sortit. Il est très enrichissant de découvrir ce qui peut expliquer en partie la défiance actuelle de certains pays vis-à-vis des USA et de leur "interventionnisme" (euphémisme). D'autres, plus "âgés" que moi, découvriront ce qui fut leur actualité, mais sous un nouveau jour.
- le modèle de propagande (américain) mis en évidence semble s'appliquer "avec bonheur" à nos contrées européennes (avec quelques nuances). On voit aujourd'hui à quel point la maîtrise des médias est un enjeu majeur de pouvoir. Les médias ne peuvent être un Contre-pouvoir s'ils sont aux mains du Pouvoir...certains l'ont compris.
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Ce livre devrait être étudié au lycée c. il est indispensable pour avoir un regard critique sur tous les phénomènes qui nous entourent et l'apathie générale.
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Un livre éminemment intéressant doublé d'une démonstration édifiante du fonctionnement de nos systèmes médiatiques et informatifs. Assez difficile à lire, surtout quand on n'a pas toutes les références historiques en tête. Un version plus grand public serrait - je pense - d'utilité publique à l'heure des "fake news".

Un livre qu'il faut impérativement avoir lu avant de prétendre décrypter l'information qu'on nous présente quotidiennement.
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