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Critique de umezzu


Cette BD ambitieuse vise à raconter l'histoire d'une famille de propriétaire de plantation en Louisiane à compter du début du dix-neuvième siècle. Une de leurs descendantes en fait le récit à sa bonne au début des années soixante. Un récit douloureux en forme de confession tardive, car l'histoire familiale est remplie de comportements honteux.

La plantation démarre sous l'égide d'Augustin, qui en a acheté les terres en 1805. Un homme violent, sans pitié vis-à-vis de ses esclaves noirs, préférant Samba, une de ses jeunes esclaves, à sa femme. Il entraîne son fils Antoine dans une de ses virées qui tourne à la catastrophe : le fils tue un voisin dans un duel à l'arme à feu. Exit le fiston qui part passer du bon temps en Europe. Restent la mère et la fille, Joséphine, qui depuis sa petite enfance partage la vie des noirs du domaine et les respecte. Un duo mère-fille uni contre les errements d'Augustin, de plus en plus agressif et pris de boisson.

Dessin réaliste, couleurs sombres, ce premier tome ne respire pas la gaîté. La situation décrite est malheureusement totalement exacte : esclaves noirs considérés comme un bétail, dont les maîtres se servent à leur convenance, avec coups et punitions au moindre écart. le scénario pourrait donc être crédible, s'il ne cédait à la mode du moment : deux héroïnes, personnages forts qui représentent la conscience humaine et la recherche de l'indépendance. Anti-esclavagisme et féminisme, même combat. Mouais, historiquement la prise de conscience de l'égalité des races dans le Sud profond de l'Amérique viendra bien plus tard. Quant à la possibilité pour des femmes à l'époque de mener leur vie comme elles l'entendent, on en était très, très loin. En jouant sur des thèmes d'aujourd'hui dans un contexte où ils n'avaient pas place, la scénariste se prend les pieds dans le tapis.
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