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Critique de Alexein


Huit personnes ignorant tout les unes des autres sont invitées par monsieur et madame O'nyme à passer quelques jours sur l'île du Nègre. Elles y sont accueillies par un couple de domestiques. Les hôtes tant attendus n'arrivent toujours pas. Quoi qu'il en soit, on commence à lier connaissance et on dîne sans eux. Puis une annonce sur un disque déverse une suite ininterrompue d'accusations et des décès aussi subits qu'étranges s'enchaînent.

C'est la plus célèbre histoire d'Agatha Christie, la reine du crime ; histoire au sujet de laquelle elle avait déclaré que c'était une gageure mais qu'il serait tellement dommage de ne pas l'écrire. L'atmosphère de suspicion qui l'imprègne fait sombrer les personnages dans la paranoïa. Tout le long, on se demande avec eux : pourquoi un tel mode opératoire ? et qui est donc ce M. O'nyme ?

J'en suis ressorti avec une impression étrange et désagréable : celle de la folie d'un néant grandissant, d'un sentiment de désespoir écrasant. J'ai ensuite regardé l'adaptation cinématographique de René Clair « And then there were none », dont la fin est plus optimiste.

Les îles ont toujours été de grandes inspiratrices en littérature. Elles font ressurgir une façon de penser hors de la civilisation. Elles fascinent nombre d'écrivains et la grande Agatha n'a pas pu résister à leur force magnétique.

Le poids de la conscience, la peur, la solidarité de circonstance, l'impression d'avancer sur des charbons ardents ou sur une couche de glace prête à se briser sous vos pieds : voilà l'impression implacable, froide et chirurgicale que produit cette histoire.

En somme, c'est une édifiante expérience de laboratoire qui a de quoi attiédir les sentiments de tout philanthrope. La mécanique est extrêmement bien huilée. le récit, par certains aspects, ne manque pas d'humour. On se prend à ce jeu macabre, à ce drame qui abat toute vanité pour ne laisser place qu'à l'instinct de survie, la vraie force brute qui anime tout être vivant.

Agatha Christie était une grande psychologue. Et quoi de mieux, quoi de plus vivant que la démonstration par l'exemple ?
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