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Critique de Biblioroz


Nom d'un petit bonhomme, qui ose déranger Hercule Poirot tranquillement assis devant un divin chocolat chaud accompagné d'une succulente petite brioche, douceurs constituant son petit déjeuner ?
Toussotant, son valet, l'impeccable Georges, lui annonce qu'une jeune personne désire une entrevue pour un meurtre qu'il semblerait qu'elle ait commis. Interloqué, Poirot accepte de la recevoir avec sa courtoisie habituelle qui sera récompensée par une surprenante déclaration ainsi formulée « Vous êtes trop vieux. »
Blessé, il trouve réconfort chez son amie romancière Mrs Oliver qui le reçoit avec une énorme tasse de chocolat surmonté de crème Chantilly.
Le duo explosif entre en scène pour découvrir l'identité de cette jeune fille, sa situation familiale et cet appartement londonien qu'elle partage en colocation avec deux autres jeunes femmes. Sur cette scène, un vieil oncle passablement gâteux, une belle-mère haïe, un Paon, un crasseux et une vision moderne d'une jeunesse en pleine évolution et aux goûts vestimentaires douteux.

Face à l'immobilisme de Poirot qui convoque ses petites cellules grises, enfoncé dans son fauteuil cubique, Mrs Oliver déploie son verbiage ininterrompu avec un débit extraordinaire. Elle bricole même ses extravagantes coiffures pour s'essayer à une filature !
Son impétuosité, son dynamisme égayent les pages où dame Agatha répète tout de même souvent les faits de ses personnages. Mais je ne peux lui en tenir rigueur car elle nous tire des ficelles, les laisse en suspens et sait habilement noyer le poisson et sa lectrice avec. Hop, tout le monde dans le même bouillon !

Ce que j'apprécie par-dessus tout dans les petits polars d'Agatha Christie, c'est d'avoir l'impression de chausser de vieilles pantoufles et de revenir à chaque lecture dans un milieu bien connu et réconfortant. Je sais que j'y retrouve des expressions oubliées que je savoure avec ce goût de l'ancien temps, des dialogues francs et parsemés d'humour, l'emphase et les remarquables moustaches du petit belge, ses bonnes manières et ses traditionnelles courbettes.

Alors, est-il trop vieux le meilleur détective de tous les temps ? Il a du mal à tirer un ensemble satisfaisant de cet embrouillamini de faits mais il est de notoriété publique que Poirot désapprouve le meurtre, nom de nom !
Alors c'est en sirotant un sirop de cassis qu'il donne à son auditoire toutes les précisions et, en parfait gentleman, en attribue tous les lauriers à sa chère Ariadne Oliver.
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