AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de pompimpon


"Je venais de découper une pièce de boeuf bouilli – des plus coriaces, soit dit en passant – quand, tout en me rasseyant, je fis remarquer, dans un esprit convenant bien peu à mon habit, que quiconque tuerait le Colonel Protheroe rendrait au monde un fier service."
En effet, on ne peut attendre d'un pasteur qu'il souhaite la disparition de l'un de ses paroissiens !

C'est pourtant bien ce qu'a dit le pasteur Clement, chargé des âmes de St Mary Mead, devant sa jeune épouse Griselda et son neveu Dennis…

Mais ce pasteur n'est pas ordinaire, son épouse non plus, sans même parler des habitants de St Mary Mead et de l'une d'entre eux en particulier : "La vieille fille dans toute sa splendeur, en somme, ricana Melchett. Je connais ce genre d'oiseau. Sapristi ! Ne me parlez pas de l'heure du thé à St Mary Mead…"

L'affaire Protheroe marque en effet l'entrée de Miss Jane Marple dans l'oeuvre de Dame Agatha Christie.
Et on peut dire que cette dernière n'y est pas allée avec le dos de la cuiller quant au nombre de personnages et aux cocasseries des uns et des autres afin de nous distraire de l'essentiel : qui, mais qui a tué le Colonel Protheroe, ce type épouvantable que tout le monde déteste, dans le bureau du pasteur opportunément appelé au chevet d'un malade ?

Le village où tout le monde "sait où vous rangez votre brosse à dents et connaît la marque de votre dentifrice" bruisse de questions et d'hypothèses en tous genres…

Les suspects ne manquent pas, à en avoir le tournis.
Il y a toujours moyen de dire ou faire quelque chose de suspect !

Mais Miss Marple veille, en cultivant son jardin, en observant les oiseaux avec ses jumelles, ou à la faveur d'une insomnie !

Et personne n'en doute : "Miss Marple ne se trompe jamais. Les vieilles chipies de son espèce ont toujours raison."
Sauf l'inspecteur Flem, évidemment !

Installez-vous confortablement, laissez-vous porter, profitez des distractions qu'offre la vie au village et surtout au presbytère, entre l'heure du thé où l'épouse du pasteur reçoit les pipelettes du coin, et l'heure du dîner où la bonne, Mary, "incapable de faire la cuisine et qui vous jetait les plats à la tête avec le même aplomb que les remarques désobligeantes" vous sert sans sourciller des légumes à moitié cuits et "des boulettes spongieuses fort peu ragoûtantes" que personne ne peut se résoudre à avaler…
Un régal !
Commenter  J’apprécie          360



Ont apprécié cette critique (34)voir plus




{* *}