AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lunalithe


Alors que sa mère meurt tragiquement à cause d'une arête de poisson et que son père sombre dans l'alcool, Gunter Glass trouve sa voie en tant que laveur de carreaux car il est fasciné par le verre. Il s'interrogera d'ailleurs tout au long du livre sur la nature du verre : est-il un solide ou un liquide ?
Remarqué pour sa maitrise, il est employé par John Blades pour nettoyer les vitres des plus grands gratte-ciel londonien. Si le travail le passionne, les inclinaisons fascistes de son patron sont en revanche un léger problème. Il entame dans un même temps une liaison aux conséquences pour le moins imprévues avec Lieve, medium de profession, pendant que son colocataire, qui se fait appeler le Loup-des-steppes, se nourrit exclusivement de poisson et vit en ermite avec une tortue qu'il a appelé Archimède pour écrire un « manuel de vie », qu'il décrit comme une sorte de guide existentiel, qui semble colossal puisque Gunter tombe sur le chapitre 690a. Nous pourrons croiser le Loup des Steppes exclusivement le vendredi, qui est son jour de contact, comme annoncé sur la porte de sa chambre : « je suis toujours là pour vous servir, sauf si ce n'est pas vendredi ».
Le livre est truffé de personnages loufoques, au milieu desquels notre héros évolue tant bien que mal, armé d'un flegme très anglais.

Car en effet, notre jeune auteur, Alex Christofi, dont c'est le premier roman, est britannique, et nous offre ici un roman à l'humour très british. Les situations cocasses s'enchainent, pendant que les personnages restent impassibles et très terre-à-terre.

Il faut aussi signaler que la forme est très originale. En effet, l'ouvrage est introduit par Angela Winterbottom, rectrice de la cathédrale de Salisbury, qui nous apprend qu'elle a elle-même écrit ce livre sur Gunter Glass, à sa mort. Et qui s'amuse à mettre des annotations de bas de page… d'ailleurs bien souvent pour ne rien dire ! Si, parfois, cela nourrit le récit d'une bonne dose d'absurdité hilarante, bien souvent en revanche cela coupe le récit et casse le rythme. C'est là ma seule vraie critique.

Si le livre est déjà savoureux en lui-même, le fait qu'il s'agisse du coup d'essai (du moins en roman, car la 4e de couverture nous indique que l'auteur a déjà touché au théâtre et à publié dans des revues de poésie) d'Alex Christofi ne présage que du bon. Pour un premier roman, c'est une belle réussite, doublée d'une grande maitrise. Un auteur à suivre, donc, et qui, à n'en pas douter, à une belle carrière devant lui !
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}