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Critique de YANCOU


"Le baume du temps qui cicatrise les blessures, je ne connais rien de plus répugnant" nous dit l'auteur vers la fin de ce livre, comme une injonction tardive à la prudence: lecteur avide de sensiblerie niaise, passe ton chemin. Ce qu'évoque Grégory Cingal dans ce récit d'à peine nonante pages est aussi beau et terrible que les peintures du Caravage et agit sur le lecteur un peu comme la sonate au clair de lune de Beethoven - c'est du grand art, et, pour être encore plus précis : c'est de la littérature (on se passera de "vraie" ou "bonne" d'ailleurs). On pourrait ne s'arrêter que sur la forme, le travail sur la phrase, le vocabulaire riche et parfois inattendu, pour dire à quel point ce livre est magnifique, ainsi on ne divulgacherait rien de ce livre. Car oui, futur lecteur de Grégory Cingal, tu seras confronté aux souvenirs, à Eros et Thanatos, au désir et à l'absence, aux rêves, à Maurice Blanchot et à la possibilité d'impuissance ontologique de la littérature. Et puis tu seras confronté aussi aux simples détails de ce qui fait la vie d'un couple, détails banals sur le moment, mais qui, au final, et ainsi tous rassemblés, sont autant de touches de couleurs qui donnent la patine d'originalité à cette oeuvre qui tente de nous dire que oui : il se pourrait bien que l'amour soit plus fort que la mort, même si celle-ci a généralement le dernier mot.
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