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D'abord, se proclamer végétarienne : une revendication dans l'air du temps. La brèche s'ouvre ainsi, le contrôle nécessaire pour ne pas se fourvoyer dans le choix des aliments paraît légitime. Mais c'est déjà l'occasion de pouvoir se passer de certains plats, et tant mieux s'il n'y a pas d'alternative.
Vient le temps des comptes, précis, minutieux, et de l'analyse pointue des associations. La gestion est envahissante mais extrêmement gratifiante, car elle s'associe à une vertigineuse descente des chiffres sur le pèse-personne. Avec un déni insolent !

Le cercle vicieux est là, le processus est enclenché, et les injonctions de lâcher-prise d'autant plus inefficaces que le mal repose justement sur une absence totale de mise à distance.

Les effets sur l'entourage, la famille proche, les recours inutiles à différents spécialistes sont abordés, mais c'est surtout le raisonnement propre de l'adolescente qui est analysé.

Chronique d'une descente aux enfers, difficile à prévenir, et à juguler. C'est aussi beaucoup de souffrance, qui rayonne autour de ces jeunes filles, prises dans un engrenage mortifère.

Le sujet est maitrisé, sans doute vécu ou côtoyé de près, mais le texte est assez détaché sur le plan émotionnel. Effet peut-être voulu, mais qui s'incite pas à l'empathie.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Premier roman de Marie Claes, jeune auteure belge, il traite du sujet difficile de l'anorexie mentale touchant une jeune adolescente. Loin d'être léger comme son titre l'indique, c'est un roman très actuel où l'auteure démontre la force de l'esprit sur le corps et les dangers que cela peut occasionner.

Un jour, Annabelle, 16 ans, décide de manger différemment : plus de viande, plus de gras, plus de sucre,… Mais ce n'est pas seulement son régime alimentaire qu'elle décide de changer mais aussi le fait de manger moins. Au fil des jours, elle maigrit et cette obsession l'obnubile au point d'éprouver du dégoût pour la nourriture et ce corps qu'elle souhaite « purifier ». Violette, sa mère, se trouve totalement dépourvue face à cet entêtement qui risque de mettre en péril la vie de sa fille.

Alors que la phase de l'amaigrissement est abordée dans une première partie, Marie Claes n'oublie pas d'évoquer aussi l'étape antinomique : lorsque la personne malade tente de retrouver une vie « normale », de réapprendre à manger, à reprendre un peu de poids. C'est alors une seconde lutte qui a lieu de mener avec ce corps. Une fois tombée dans cette spirale infernale, en sortir en sera encore plus difficile.

Le poids (désolée pour le jeu de mots) des mots a une importance capitale dans ce roman. À cause d'un style d'écriture assez pointu, je n'ai pas su m'attacher au personnage d'Annabelle comme j'aurais aimé. J'ai apprécié, par contre, l'absence de jugement de la part de l'auteure, contraire-ment à d'autres romans traitant du même sujet.

Abordant cette maladie de façon très réaliste et de manière pudique, ce roman pourra aider de nombreuses personnes à comprendre le pouvoir destructeur de cette affection qui touche, hélas, de plus en plus d'individus et dont les familles se retrouvent souvent fort démunies.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Tout commence par une révélation.
Il faut manger moins.
Pas de viande, pas de sucre, pas de gras.
Annabelle, 16 ans, elle, sait.
Le reste du monde se trompe.
"Ça doit avoir quelque chose à faire avec l'intuition et on ne plaisante pas avec ces choses-là".
Alors, commence une longue spirale de subterfuges pour fuir toute cette nourriture inutile.
Se priver, ressentir la faim devient une satisfaction.
Une véritable addiction.
Sa mère, Violette, se démène comme elle peut, mais rien n'y fait pour raisonner l'obstination de sa fille : Mettre à l'épreuve du miroir, son corps grandissant.
"Ce n'est pas la peur de grossir, c'est le plaisir de maigrir".

Marie Claes, l'auteure, nous immerge au sein de cette famille, dans cette "faim" de contrôle de soi face à un monde qui nous échappe.
Spectateur du dépérissement de cette jeune fille.
Peut-être un peu trop à mon goût...
L'écriture est belle, poétique, mais il m'a manqué de l'empathie.
Je me laissais régulièrement bercer par les mots, surplombant cette scène que l'on me présentait, avec un certain détachement, jusqu'à décrocher et perdre le fil de l'histoire.
J'ai un besoin viscéral de ressentir des émotions au plus profond de moi, lors de mes lectures.
Besoin d'une emprise en quelque sorte...
Il m'a manqué un peu de tout ça, pour être complètement happée.
Malgré tout, ce roman aborde avec justesse le sujet de l'anorexie mentale et je le conseille vivement à ceux que cela intéresse.
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Maigre à faire peur

Dans ce premier roman Marie Claes raconte comment une adolescente décide subitement de perdre du poids et s'engage dans une spirale infernale. Un roman choc qui est aussi une réflexion sur la maîtrise du corps.

C'est arrivé comme une révélation pour Annabelle, 16 ans, à tel point qu'elle peut dater exactement le moment. Ce moment où elle a décidé de surveiller son alimentation, de réduire les portions, de bannir la viande. Les choses se sont alors mises en place sans problème majeur. Il y a certes eu l'épisode de la crêpe, lorsqu'il a fallu accepter de la prendre pour ne pas éveiller les soupçons. Et ce jour où avec les copines, elle a partagé un paquet de cookies. Après il a bien fallu compenser cet afflux de calories. Mais, maintenant qu'elle a ses fiches, qu'elle peut comptabiliser ses calories, tout semble sous contrôle, même si Violette, sa mère, commence à s'alarmer.
C'est la remarque de sa tante qui l'a convaincue que les choses prenaient un tournant dangereux. Oui, elle avait maigri, oui elle flottait désormais dans ses vêtements. Il est donc temps de reprendre les choses en main. Et cela tombe bien, Noël approche. Mais les promesses de réveillon, de cuisiner ensemble de bons repas, de déguster les bons petits plats s'évanouissent derrière la volonté d'Annabelle.
À la colère, il faut maintenant essayer de substituer une solution. Peut-être qu'un psy pourra éclairer la situation? Rébellion, rejet de la mère et absence d'un pénis compensatoire: un discours qui ne le la convainc pas. Alors elle se tourne vers la nutritionniste. Qui l'affole avec ses statistiques et son classement des troubles de l'alimentation. Reste peut-être l'explication génétique, qui a l'avantage de n'être la faute de personne. Mais passé le constat, que faire? D'autant qu'Annabelle persiste et signe, semble se complaire dans sa recherche des limites, maintenant que la bascule a franchi la barrière des 40 kilos. Après 39, où est la prochaine limite de ce jeu mortifère?
Marie Claes montre avec beaucoup d'à-propos comment la maîtrise de l'esprit sur le corps fonctionne, comment on peut imposer à son estomac de se restreindre, comment un entraînement quotidien peut avoir raison de fonctions que l'on dit vitales. Mais le tour de force de ce premier roman, c'est de s'attarder sur le chemin inverse. Comment peut-on revenir à une sorte de normalité? Comment un corps habitué à l'ascétisme réagit-il quand on veut transformer le métabolisme désormais installé? S'il n'est pas facile de maigrir, il est plus difficile encore de renier un pacte qui prône la maîtrise «pour son bien». Bien entendu, la pression sociale, incarnée par l'entourage et par les médecins, joue son rôle. Mais revenir dans le moule, c'est aussi perdre sa singularité. de ce conflit de cette quête, Marie Claes parvient à installer un récit tendu, à l'issue incertaine. À moins qu'un événement fortuit ne vienne remettre en cause les certitudes les plus ancrées... Alors peut-être Annabelle reprendra-t-elle du poil de la bête.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Dans Légère, son premier roman, la romancière belge Marie Claes tente un défi complexe du moins sur le papier : décrire les mécanismes de pensée d'une jeune adolescente qui,du jour au lendemain, se met mystérieusement en tête de contrôler son corps ....

Annabelle est en quête d'une vie la plus pure possible, ce qui passera forcément par une obsession de son poids et de la nourriture, parfois en dépit de toute rationalité. et d'un corps qui va de la symbiose à l'effondrement total.

C'est un cercle infernal dans lequel la jeune fille est immergé, plein de paradoxes.

Marie Claes décrit avec justesse les mécanismes de l'anorexie et de sa spirale mortifère.

« Son histoire, finalement, est légère comme la bruine. C'est une histoire à la lisière, parce qu'elle tient à rester funambule. Parce que même pour sombrer, aussi, elle couvre une emprise trop large »

Elle fait sans aucun pathos ni aucun jugement pour un texte profond, qui touche au coeur, une lecture à conseiller à tout adolescent ou parent d'adolescent..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Avec Légère, Marie Claes décrit la mécanique du piège qui s'installe et le calvaire qui s'en suit pour une adolescente anorexique, Annabelle, et sa mère.
J'ai voulu lire ce roman car l'anorexie a touché une personne proche il y a quelques années et je ne suis jamais parvenu à vraiment comprendre son origine, ses causes, sa logique et sa sortie.
Cette maladie mentale (on parle bien d'anorexie mentale) est difficile à comprendre lorsqu'on n'est pas touché soi-même. C'est le lot de beaucoup de maladies psychiatriques. Je ne suis pas sûr que ce roman m'ait permis de comprendre réellement ce dont il s'agit mais il m'a permis, par des formulations qui lui sont propres, de redécouvrir ce que j'avais trouvé auparavant lors de mes recherches sur le sujet.

Marie Claes dans son récit, a su faire ressentir l'enfermement dans un mode de pensée et l'organisation rigoureuse et secrète pour obéir à cette loi mauvaise que l'adolescente croit bonne. Jusqu'à parvenir à une addiction à la faim ( la fin ?) L'anorexique semble avoir raison contre l'avis de tous, elle croit détenir une vérité supérieure.

L'auteure effleure des hypothèses pour expliquer l'origine de l'anorexie :
- Un fond d'ésotérisme ou de superstition, comme d'autres croient au pouvoir des pierres précieuses ou des constellations, semble faire partie des prédispositions à l'anorexie. Peut-être un peu comme pour certains tocs. Ici, la victime va croire à la purification par le vide, le vide de son corps.
- Un besoin de reprendre le contrôle d'un corps qui semble devenu incontrôlable, avec l'arrivée de la puberté ? Un besoin de contrôle jouissif sur ce corps pour choisir lequel on a, lequel on est et faire taire la nature ?
- Une envie furieuse de punir son corps de nous avoir enfermé dedans ?
- La recherche d'un équilibre entre la vie et la mort ?
- le besoin de s'alléger d'un poids ?
- Un secret de famille ? La génétique ?
- Un attouchement ? un viol ? une peur de l'homme ?

C'est en revenant au dehors de son corps (à ce qui se passe en dehors d'elle) qu'elle finira par en sortir (par s'en sortir). C'est un événement touchant son frère, celui qui sera un peu l'oublié, qui parviendra à l'aider.

Par ses mots justes et fracassants, Marie Claes parvient comme un exploit, à rendre l'horreur poétique. C'est un roman touchant.
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Le sujet est difficile, mais Marie Claes l'aborde avec beaucoup de sensibilité. Un livre que j'ai adoré, qui relate avec beaucoup de justesse les sentiments d'une adolescente face à l'anorexie, les réactions des adultes, ce que l'on veut taire ou ne pas savoir.
Un livre que tout parent ou adolescent devrait lire.
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✨Il y a autant de chemins qui conduisent à l'anorexie que de (jeunes) gens pour les emprunter

🍴A 16 ans, Annabelle est persuadée qu'une alimentation différente est la clé d'une vie meilleure. Mais après avoir évincé la viande, les sucres et diminué drastiquement les quantités absorbées, le résultat n'est toujours pas à la hauteur de ses espérances. Epiée par sa mère, secouée par sa tante ou conseillée par cette camarade de classe pour qui tout semble facile, Annabelle n'imagine pas d'autre alternative. Elle doit être encore plus stricte avec elle-même.

👩‍👧Dans son premier roman, Marie Claes raconte la descente aux enfers de cette famille monoparentale. Il aura suffi d'un grain de sable sur le chemin d'Annabelle pour que mère et fille se retrouvent happées dans un tourbillon dévastateur où le sentiment de toute-puissante de cette dernière se heurte au désarroi de la première.

📚J'essaie de lire tous les ouvrages qui traitent de l'anorexie. Non pas que je sois maso après avoir côtoyé cette maladie pendant 10 ans, mais je me souviens avoir été frustrée à l'époque par cette volonté de me mettre dans une case : celle de l'adolescente qui voulait ressembler aux jeunes femmes des magazines. Heureusement, les mentalités évoluent et les auteurs qui s'emparent de ce sujet pour en faire des petites pépites contribuent à changer le prisme.

💕J'ai été touchée par cette relation fille-mère et j'ai beaucoup apprécié la fin de cette histoire (que je ne vous dévoilerai pas évidemment). La plume de Marie est très originale, à la fois dans le choix des mots (parfois inventés) et dans la poésie qu'il s'en dégage. C'est très audacieux et témoigne d'un véritable univers. Personnellement, ce n'est pas ce qui m'a le plus convaincue, mais je reste persuadée que cette singularité séduira de nombreux lecteurs.
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Annabelle décide de ne plus manger gras sucré... du jour au lendemain. ne manger quand comptant ces calories .
dans ce roman on a le point de vue d'Annabelle mais aussi de sa mère violette impuissante face à l'anorexie et qui ne semble pas se rendre compte du danger auquel sa fille s'expose.

très beau roman qui peut aider les jeunes filles à réaliser qu'elles se mettent en danger .

merci à la masse critique Babelio de m'avoir envoyé ce livre.
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Que voila un texte surprenant sur un sujet complexe : l'anorexie. Enfin non, bien sûr car l'héroïne de l'histoire, Annabelle, n'est pas malade et anorexique, non elle a juste décidé de faire du tri dans son alimentation.
Lentement, mais sûrement, Annabelle s'éloigne, se détache du quotidien de sa mère, Violette, qui l'élève seule, avec son frère, Noé, de son père, absent ... L'air des cimes est plus pur, c'est bien connu.
J'ai été saisie par l'écriture de ce court roman, par la capacité de l'auteur à entrer dans la peau ou plutôt les os de cette jeune fille, qui s'oublie. La mort ne surgit pas toujours où on l'attend et c'est en la frôlant de près qu'Annabelle va aller mieux et revenir dans le monde des vivants.
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