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Critique de nilebeh


Agnès Clancier, petite-nièce de l'écrivain Georges -Emmanuel Clancier, diplômée de l'ENA, décide à l'aube de la quarantaine, d'adopter un enfant en Ukraine. Elle est célibataire et c'est donc seule qu'elle se rend à Kiev puis dans un orphelinat de province pour adopter une petite fille qui sera la sienne lorsqu'elle aura trois ans. Comme tous les adoptants, elle découvre le parcours du combattant de l'adoption, les frais justifiés par les démarches (elle récuse vivement l'idée d' acheter ” un enfant!), les réactions peu aimables des autorités et services de l'administration ukrainienne. C'est enfin munie de deux passeports; l'un ukrainien pour sortir du pays, l'autre français pour entrer en France, que Karina fait ses premiers pas dans son nouveau pays. Elle a été confiée à l'auteure avec toutes sortes d'avertissements concernant sa santé. Ella aurait été opérée d'un oeil, pas forcément de celui qui en avait besoin selon l'ophtalmo vu en France, elle ne parle pas ou presque, à trois ans, se déplace peu. Il faut dire que sa maman l'a vue dans un lit-cage jusqu'au jour de son départ, à deux ans et demi! La tranquillité des nounous était sauve à ce prix. triste lieu, tristes instants que ceux vécus par Karina. L'auteure rend compte avec sensibilité de ces années perdues, perdues pour Karina, pour sa maman, temps de construction à rattraper. Et c'est ce qu'elles vont faire, à grands éclats de rire, moments de connivence tendre, d'opposition aussi parfois mais l'amour reprend toujours le dessus. Par les yeux d'Agnès, forcément partiale, nous nous attachons à cette petite personne volontaire et douée pour la vie, qui apprend très vite le français et l'anglais, qui joue avec les mots, parfois involontairement, qui toujours soutient, comprend, encourage sa maman. Il faut dire qu'il y a de quoi parfois: le plus étonnant de ce livre étant les réactions indifférentes au mieux, jalouses et agressives au pire, de la part de ses “ amis ”, de sa famille aussi (inoubliable Noël où chaque cousin-cousine reçoit des cadeaux enrubannés par dizaines et Karina un seul, soi-disant offert par la cotisation de toute la famille!).
Agnès est une femme libre, qui vit seule (une notation d'un éventuel “ papa ” dans tout le livre) , elle choisit une vie culturelle riche, s'installe pour travailler en Australie, au Burkina Faso. Apparemment, elle vit assez mal l'obligation de partir, sans trop préciser en quoi consiste son travail. Ellee reviennent toutes deux chaque année à Sydney, lieu de l'enfance de Karina. Elle a, à tout moment, le souci de créer des racines pour sa fille, des lieux qui lui permettront de bâtir et consolider son histoire. L'amour, l'humour sont les deux moteurs essentiels de la relation mère-fille. Nous quittons le couple à l'adolescence de Karina, bien tenté d'en savoir plus et d'avoir de leurs nouvelles.

Un livre tendre, touchant, forcément subjectif dans la façon de raconter une histoire qui n'appartient qu'à Karina et à Agnès.
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