Un thriller psychologique sournois, axé sur deux femmes et leurs désirs de vengeance.
«
Jeux de mensonges » est une histoire de femmes. Et quelles femmes !
Meg est une escroc habile qui ne recule devant rien. Kate est une journaliste déterminée à faire tomber Meg. Toutes deux sont motivées par la vengeance.
Leurs raisons et mobiles sont complexes mais aussi louables. Leur force et leur détermination, adoucies par la compassion et la sympathie.
Meg a eu une vie merveilleuse quand elle était jeune, vivant dans la belle maison de ses grands-parents. Jusqu'à ce que sa mère tombe amoureuse d'un escroc. Elle a tout perdu et Meg et sa mère ont été obligées de vivre dans leur voiture. Ce fut un traumatisme qu'elle n'oubliera jamais. Aujourd'hui, Meg revient à Los Angeles pour se venger et rien ne l'arrêtera.
« Je ne choisis jamais une cible au hasard. Mes victimes ne se doutent jamais que leur vie est sur le point de basculer. »
On ne peut pas dire que je suis pour la vengeance dans la vraie vie, je ne pense pas que cela apporte quelque chose de positif. Mais je me suis prise au jeu. J'avais l'impression d'être dans un match de tennis alors que ma loyauté et mon affinité allaient et venaient entre les deux personnages. Qui sort vainqueur à la fin ? Et à quel prix ?
« Quant à moi, j'entamais le soir même mes recherches sur Meg Williams, la femme qui a fait exploser la vie de Cory Dempsey avant de disparaître. Accessoirement celle qui allait bientôt détruire la mienne. »
La construction est intéressante, Julie proposant un double récit, à la fois sous l'angle de Meg et sous celui de Kate. le présent et le passé s'entremêlent, révélant les tenants et les aboutissants de cette affaire au fur et à mesure que l'on avance dans l'intrigue, donnant au lecteur un aperçu de leurs motivations. La plume de Julie est fluide, riche et détaillée.
Le lecteur devient le témoin de ce jeu du chat et de la souris où ni Kate ni Meg ne savent ce que l'autre sait. le pire, et ce sur quoi personne ne compte, pas même le lecteur, c'est l'amitié que Meg et Kate développent.
Julie dresse également un portrait édifiant sur Internet et les médias sociaux. Si quelqu'un est doué, il peut trouver le profil complet d'une personne grâce à son empreinte numérique. Ce livre nous incite à réfléchir à deux fois avant de partager chacun de nos mouvements avec le monde, car on ne sait jamais qui peut y prêter attention.
Ce que j'ai regretté, c'est le rythme que j'ai trouvé assez inégal. Il y avait des passages où j'étais accrochée aux pages, lisant avidement, et d'autres où je me suis profondément ennuyée. Meg construit ses arnaques autour de la fraude immobilière. Les détails concernant son mode opératoire étaient trop poussés, j'ai failli me perdre à plusieurs reprises. Il faut être super concentré pour bien tout comprendre. C'est hyper pointu et quelque peu inutile, n'apportant pas grand-chose à l'intrigue. Autre chose qui m'a dérangée, c'était la prévisibilité du récit. La ligne est tracée, on ne s'en écarte pas. La surprise résulte néanmoins lors du dénouement, puisqu'on ignore totalement comment tout cela va finir, j'étais impatiente de voir comment l'escroquerie de Meg allait se terminer et si Kate allait réussir à la confronter.
A savoir également avant d'attaquer ce roman : les hommes en prennent vraiment pour leur grade. Ils sont tous négatifs. Nous avons, dans le désordre, un enseignant qui agresse ses étudiantes, un violeur, un flic corrompu par une addiction au jeu et un politicien véreux. Jolie brochette, vous ne trouvez pas ?
Une belle lecture dans l'ensemble que je conseille aux amateurs de thrillers psychologiques…et d'immobilier (ça, c'est un clin d'oeil à ma fille qui adore l'immobilier !).
« Je me suis détournée tout en faisant toujours semblant de téléphoner, une bouffée de haine au fond de moi. Il avait vécu dans ma maison pendant toutes ces années alors que je dormais dans ma voiture. Et que ma mère reposait dans un cimetière. »
Je remercie les Éditions L'Archipel pour cette lecture.
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