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Critique de Millencolin


Et voilà, je viens tout juste d'achever mon premier Arthur C. Clarke. J'avais hésité avec le fameux 2001 : L'Odyssée de l'espace, mais je dois avouer que le résumé de la cité et les astres me vendait davantage de rêve. Il faut dire aussi, qu'ayant vu l'adaptation de Kubrick, je redoute une lecture assez longue et pompeuse.

Bref, nous sommes donc ici en présence d'un personnage principal, Alvin, vivant dans une cité futuriste complètement close et hermétique. Ce jeune homme semble être le seul parmi ses semblables à être doté de cette soif de découverte, ainsi que cette insatiable curiosité, qui le pousseront à tenter de s'échapper de cette « prison » urbaine.
Je n'en dirai pas davantage sur l'intrigue pour ne pas gâcher le plaisir des futurs lecteurs.
Sur l'histoire en elle-même, je dois dire que mon avis est partagé. En effet, les deux premiers tiers (grosso-modo) sont vraiment prenants. Nous allons de découvertes en découvertes, de surprises en surprises. Mais tout cela demeure limite trop facile, et cela en devient même frustrant. Il n'y pas vraiment d'adversité, pas vraiment d'obstacles finalement au bon déroulement de l'aventure. du coup, il est difficile d'entrer dans la peau du personnage, de ressentir des émotions, de partager ses émotions. Au bout du compte, on pressent de plus en plus que l'on se dirige inexorablement vers un dénouement qui sera quelque peu décevant. Et, pour ma part, c'est comme ça que je l'ai vécu. Parfois, le personnage de Alvin me faisait penser à tous ces héros de l'oeuvre de van Vogt, qui sont doués d'une telle intelligence et d'un sens tellement parfait de la logique, qu'ils savent précisément à l'avance ce qui doit être entrepris en sachant tout aussi précisément à l'avance quelles en seront les conséquences.
Sur le plan donc de l'intrigue, j'ai été déçu par les derniers chapitres.

Par contre, ce livre est extrêmement riche en pistes de réflexion et en nombre de thèmes abordés. Je ne suis malheureusement pas assez littéraire et philosophe pour les avoir tous identifié, ni pour les interpréter comme il se devrait.
Parmi les thèmes les plus marquants, il y a le questionnement sur ce qui fait de nous des êtres humains, des personnes à part entière. Il y a cette opposition avec, d'un côté, le commun des « mortels » de la cité qui sont dès la « naissance » inscrits dans des cases, devant suivre sans se poser de questions des règles de société très précises et indispensables au bon équilibre général, et, de l'autre côté, l'être différent, « l'unique », insatisfait de sa situation, se demandant sans cesse « pourquoi ». C'est le grain de sable dans ce magnifique rouage. C'est le déséquilibre qui va, soit sauver cette société ainsi faite, soit la faire courir à sa perte. le libre arbitre joue donc un rôle primordial. Mais est-ce vraiment du libre arbitre… de l'instinct… des simples réflexes….
Il y a également une réflexion sur l'ambiguïté des sentiments d'amour, que ce soit au sein de la cellule familiale comme au sein d'un couple.
Se présente aussi une manière de gouverner, entre un Conseil de dirigeants dans une société où tout parait décidé et écrit d'avance, et un grand ordinateur omniprésent et tout puissant. D'ailleurs cette ambivalence homme / ordinateur a l'air de fasciner l'auteur (je ne peux me baser que sur la seule autre oeuvre, que je n'ai pas lu, mais vu).
Et enfin dernier thème que je citerai (il y en a beaucoup d'autre, mais j'ai fait une filière S et non L, donc certaines évidences ont tendance à m'échapper à mon grand désarroi), certes furtif, mais qui m'a interpelé, c'est la place du beau et de l'art dans cette cité trop ordonnée, trop carrée où rien n'est laissé au hasard. En effet, qu'il y ait des expositions d'oeuvres d'art dans les rues de la ville est assez surprenant pour ne pas être dû à une simple touche de fantaisie de l'écrivain. Quelle est la place et la véritable marge de créativité dans un monde comme celui-ci ?

Au final, je ne peux que conseiller ce livre, sans pour autant lui autoriser l'entrée dans le panthéon de ma bibliothèque…


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