Le temps ne pouvait détruire la vérité, mais seulement la dissimuler au travers des légendes.
Dieu existe-t-il ? Faut-il pour le savoir scier la branche sur laquelle nous sommes assis ?
Le seul moyen de mener cette équation à son terme consiste à le provoquer sur ses terres en compulsant et dévoilant un à un ses neuf milliards de noms n'en constituant qu'un seul.
Une démarche insensée vouée à l'échec quand on devine pertinemment que le démiurge que nul ne peut voir ni comprendre éteindra l'un après l'autre les luminaires de sa création une fois l'intégralité de son identité découverte.
Qu'importe, la philosophie de ces moines du bout du monde est hors de portée de nos environnements séculiers.
Selon leur doctrine, la vie n'est qu'un miroir opaque, une errance perpétuelle ne possédant aucun sens profond.
Notre existence étant inconsistante le processus enfantant la vision finale ne peut être que contemplatif.
Il ne reste plus qu'à s'autodétruire par la force d'une dernière image que l'on a provoquée en visualisant sans pouvoir l'inverser la terrible pénalité infligée à des esprits trop curieux par une divinité procédurière débusquée grâce aux technologies modernes.
Les neuf milliards de noms de Dieu
Arthur C ClarkeCommenter  J’apprécie         82